Assembler deux âmes dans un nouvel élan

La vie est une Grande et Belle Dame, patiente, qui nous sert des leçons sur un plateau d’argent. Apprendre et grandir des malentendus, poser un regard objectif sur soi, remettre en question nos idées reçues, autant d’actes forts à poser dans une vie.

Sans aucun doute j’ai appris que certaines réactions peuvent rompre une confiance naissante dans une histoire, encore trop fragile sans doute aussi. J’ai constaté que la communication, l’écoute attentive sont les « mères » d’une relation stable. Les ingrédients d’une histoire solide sont aussi sans conteste la confiance, la complicité et la sécurité, le tout cimenté par le dialogue.

L’amour se nourrit de reconnaissance, de familiarité et de désir. Pour susciter le désir, nous devons cultiver aussi une partie d’inconnu. Devenir trop proches trop vite, trop transparents, trop prévisibles, nous fait perdre irrémédiablement notre « aura » érotique. Et une relation d’amant à maîtresse se transforme en relation fraternelle ou parentale.

Complicité et connivence

La majorité des couples jouent et rejouent la même partition. Et le coupable n’est pas tant une défaillance de la volonté que l’ambivalence de notre désir : nous voulons le grand frisson et les vertiges de l’inconnu, mais notre inconscient recherche l’hypersécurité et la tendresse. Pour garder nos illusions intactes, nous préférons accommoder la réalité à la sauce de nos fantasmes. Bâtir sur du « béton armé » est préférable aux sables mouvants comme dirait une personne chère à mon cœur.

Nous construisons notre histoire parfois sur un fantasme qui nous rassure, qui semble nous procurer une intimité de qualité, sans toutefois nous interroger sur la réalité de la relation présente. J’ai commis cette erreur et j’ai appris à rectifier. J’ai combattu ce que je pensais être de la résignation là où je devais simplement faire preuve de vigilance à l’autre et d’écoute attentive de moi-même. La musique de « désir désir » n’existe que si la relation est un minimum nourrie par la connivence, la complicité sensuelle, l’admiration, la confiance, les projets communs, l’humour… Sinon, il ne faut pas se leurrer, les trucs et les recettes ne marchent pas !

Sans le savoir nous commettons tous les mêmes erreurs ; empoisonner notre inimité par des reproches, par des non-dits ! Apprendre à parler en mettant des mots sur nos ressentiments et en envisageant des perspectives ensemble, nous plonge à nouveau dans une dynamique de construction et de confiance. Et, petit à petit, l’histoire reprend son cours.

Partage des émotions

Il est merveilleux de retrouver le goût de l’autre en partageant des émotions. Elles sont tout à tour intellectuelles, esthétiques ou sensorielles. Ce « trouble » vécu à deux passe par des mots, des échanges des regards, des mains qui se frôlent, des sourires qui s’échangent.

Le désir est une énergie qui se nourrit de découvertes : celle que l’on fait de son partenaire et celles que l’on fait ensemble. Puis vient le temps de la traversée des champs et des forêts en duo, les plaines des découvertes à travers le partage des émotions.

Bâtir un projet à deux oblige les amoureux à parler de leurs peurs, de leurs doutes, de leurs vraies envies, et l’intimité authentique prend naissance. De fous rires en disputes, nous retrouvons une communication vivante qui se propage dans la sexualité. La construction d’un couple solide se joue dans les « ébats », elle sera tour à tour contrôlée, spontanée, volcanique. Cette découverte là je la dois à un homme génial, le même qui m’a appris à bâtir sur du solide.

Distance et proximité

La prise de conscience est toujours le point de départ du renouveau. Sans conscience de ce que l’on donne en termes d’écoute, de respect ou de séduction, et de ce que l’on aimerait recevoir, une histoire d’amour est condamnée à mourir.

La vie à deux est comme un voyage ponctué de conquêtes quotidiennes un peu comme une traversée de l’océan, et nous revenons avec ce que nous avons ramené dans nos filets. Apprendre à aimer la distance qui nous sépare de l’être aimé, nous permet de mieux apprécier ce que la proximité nous apporte. Et sans proximité, nous ne pouvons être émus, sans distance, nous ne pouvons être étonnés.

Changer son regard sur l’autre induit une relation sans cesse renouvelée. Parfois, c’est le regard d’un tiers posé sur celui qu’on aime qui réveille ; parfois, c’est la seule volonté de ne pas céder à la facilité. Se réintéresser sans cesse à lui ou à elle en posant des questions sur ses goûts, ses projets, ses réactions, confier à sa « moitié » des choses de soi singulières permet de remettre de l’altérité dans la relation.

5 priorités pour garder le désir vivant

En observant les amours de mon entourage et ma vie, un constat m’est apparu. Sans doute sera-t-il modifié au fur et à mesure de ma curiosité de la nature humaine mais je vous le livre tel qu’il est aujourd’hui. Une fondation solide passe par un désir durable se nourrissant à la fois de connaissance, de soi et de l’autre, de partage et de respect des différences. D’autres priorités à cultiver me sont aussi apparues comme des évidences.

Considérer notre histoire d’amour comme une entité vivante.
L’autre n’est jamais acquis, et la relation n’est pas immuable. Les « étiquettes », les automatismes, les généralités sur soi et son partenaire dévitalisent la relation. Dans l’univers comme dans le couple, le mouvement, qui peut aussi passer par des crises, est synonyme d’évolution, donc de vie.

Accepter la différence.
« Je ne suis pas lui (ou elle) », « Je ne suis pas un homme (ou une femme) », « Je n’ai pas la même histoire, je n’ai pas vécu ses expériences », etc. Se remémorer régulièrement ces évidences permet non seulement d’éviter le jeu toxique des projections et du jugement, mais aussi d’attiser le désir. Car c’est ce qui, en l’autre, nous échappe et nous manque que nous désirons.

Établir une communication authentique.
Oser parler de soi dans l’intimité. Formuler nos attentes, nos difficultés, nos doutes, en toute confiance, sur un mode « partenaire ». L’échange à coeur ouvert resserre les liens intimes tout en dissipant les malentendus.

Partager des projets.
Qu’ils soient petits ou grands, d’une simple sortie au restaurant en passant par des projets plus grands, partager des projets ensemble c’est offrir à l’autre et à soi-même une place valorisante et autonome.

Privilégier les contacts physiques.
Sur différents modes : tendre, sensuel ou sexuel, en épousant les flux et reflux du désir dans la relation. Le contact corporel permet de rester en lien intime et ludique avec l’autre. Une condition essentielle pour cultiver le désir vivant.

Oui c’est de la théorie couchée sur une feuille. Des obstacles surviennent et surviendront encore. Il y a des attitudes poison qui tuent en silence une relation amoureuse. Nous faisons tous preuve d’attitudes psychorigides empêchant la relation de s’épanouir.

Nous adoptons des mots comme « il faut, il faut vraiment… ». Le verbe « devoir » devient parfois notre verbe préféré : « je dois, tu devras… » . Nous nous imposons à l’autre par nos choix, nos idées, nos opinions et nous n’admettons pas toute contradiction. Parfois nous jugeons que notre point de vue est toujours le meilleur.

En faisant preuve d’obstination, de manque de souplesse, de méfiance envers l’autre comme d’un adversaire, nous entachons notre histoire en nous enfermant à tout prix dans un mécanisme de retrait et de protection pour fuir nos émotions. Nous nous accrochons alors à des règles comme à des bouées de sauvetage. Le moindre changement nous donne la frousse et le moindre écart à nos habitudes bien réglées nous donne l’impression que tout va s’écrouler ! A ce moment-là, nous nous sentons vulnérables en réalité.

Une belle histoire est avant tout basée sur de la spontanéité, de l’imprévu sans tabou. Il est fondamental de mesurer les effets de notre comportement en prenant conscience de leurs conséquences. Nous devons réaliser que nous faisons souffrir l’autre mais aussi nous-mêmes en essayant de tout contrôler. La vie c’est aussi les imprévus, l’aventure, la spontanéité, les hasards…

Apprendre à lâcher prise

Nous devons tous apprendre à cesser de raisonner en termes de loi. Adoptons cette attitude « test : adoptons souplesse et indulgence d’abord vis-à-vis de nous-mêmes. Sur quoi pouvons-nous commencer à lâcher prise sans avoir trop peur et pouvoir le faire plus facilement ? Commençons à introduire de petits grains de sable dans la systématisation mécanique de notre routine.

Pour s’ouvrir sur nous et sur le monde, nous devons apprendre à faire confiance en nos émotions, apprendre à faire avec. Les émotions nous font souffrir quand nous les comprimons et que nous les refoulons. Essayons de faire différemment pour voir !

Évitons de nous enfermer dans une prison psychique. Il ne faut pas se complaire dans cette attitude. La solution est d’avancer à petits pas et aller toujours de l’avant. Se faire plaisir et faire plaisir autour de nous, faire à l’autre sans ornières ni tabou, ça s’appelle prendre la vie à bras le corps, ça s’appelle vivre et surtout ça s’appelle « Aimer ».

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