Que se passerait-il en cas d’accident nucléaire en France ? Le gouvernement et l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) disposent d’un plan d’action adaptable aux accidents potentiels pour éviter que l’accident ne se transforme en catastrophe et touche la population.
Source : L’énergie d’avancer
En situation d’urgence (que ce soit en France ou au Japon), trois mesures préventives sont appliquées : l’évacuation ou le confinement et la distribution de comprimés d’iode. C’est la phase d’alerte.
Il s’agit d’une phase cruciale mais limitée dans le temps, qui ne constitue qu’une petite partie de l’intervention pour contenir l’accident. Dès que l’accident est maîtrisé, les autorités doivent rapidement passer à la phase post-accidentelle. La question majeure étant de savoir dans quelles conditions le retour des populations évacuées est possible.
« Pour se préparer le moins mal possible aux conséquences d’un accident, même s’il est improbable, il faut impliquer un maximum d’acteurs. Il faut une culture du risque industriel », assure Jean-Luc Godet, de l’ASN. « Il faut être humble. Il y a beaucoup de choses pour lesquelles nous n’avons pas de réponses », reconnaît de son côté André Oudiz, un ingénieur associé dès l’origine aux travaux sur le post-accident en France.
Nombre de mesures mises en place en France s’inspirent de ce qui se pratique depuis vingt ans dans les zones contaminées par la catastrophe de Tchernobyl.
Trois types de zones sont définies (zone d’éloignement, zone de protection et zone de surveillance). La zone d’éloignement la plus proche du site est accessible aux seuls intervenants possédant une autorisation. Les habitants qui veulent y rester, le peuvent « à moins que les doses radioactives sur leur lieu de résidence soient telles qu’elles interdisent tout séjour prolongé dans la zone ».
La zone dite de protection des populations est celle où le plus d’actions sont conduites dans le but de réduire les doses des habitants. Très rapidement, par exemple, les pompiers doivent asperger les toitures et les façades avec des lances à incendie ou des Karcher afin de décrocher les particules radioactives qui s’y sont fixées.
Sinon, après cinq jours, celles-ci y adhèrent et peuvent irradier l’intérieur des maisons à des niveaux très faibles. Les balayeuses de rue doivent aspirer les particules au sol afin qu’elles ne soient pas remises en suspension lors du passage des voitures. Pour la même raison, dans les premiers jours, les personnes doivent retirer leurs chaussures avant d’entrer dans les habitations.
Les balades en forêt et parcs publics seraient aussi proscrites dans cette zone, car les feuilles d’arbres captent des particules qui peuvent être remises en suspension par les vents et tomber au sol à l’automne. Les champignons ainsi que le gibier seraient interdits à la consommation. Si des vignobles se trouvaient dans cette zone, il faudrait arrêter de commercialiser du vin.
Les produits agricoles locaux, les légumes feuilles en premier lieu et légumes racines plus tard ne devraient plus être consommés et seraient traités comme des déchets, la contamination se faisant par l’ingestion. Les animaux pourrait être euthanasiés. Les mesures seraient modulées en fonction de l’évolution de la contamination de l’environnement et de la population.
Dans la troisième zone dite de surveillance renforcée, les contrôles sont moins sévères et ce sont plutôt des mesures de restriction qui seraient mises en place.