Accepter ses émotions
Réfrénée depuis notre tendre enfance, l’expression de nos émotions, mal acceptée par notre société, est à la base du mal être des humains, avec cette incapacité à s’y retrouver dans le ressenti émotionnel. Beaucoup de gens ont peur de leurs émotions, parce qu’ils les subissent douloureusement. Mais nos émotions nous font souffrir lorsque nous les comprimons ou refoulons. La douleur vient du fait de se retenir. Retenir ses larmes, serrer les mâchoires, grimacer, s’empêcher de respirer, est terriblement douloureux. La plupart d’entre nous gardent un souvenir épouvantable des premières émotions fortes de l’enfance, notamment à cause de la maladresse des adultes. Le manque d’empathie, le déni, la répression, qui ont accompagné ces émotions laissent un souvenir cuisant. Les émotions sont comme les caries dentaires, si l’on s’en occupe tout de suite, le mal est vite réparé et ne cause pas beaucoup de souffrances; mais plus on tarde à s’en occuper et à faire quelque chose, plus la souffrance et les dégâts augmentent, et plus les réparations sont difficiles à mener. Pansement N° 1, prêter une oreille attentive à ce que veulent dire nos émotions, et accepter de comprendre la valeur et l’utilité, du message contenu à l’intérieur de l’émotion. Une émotion frappe toujours discrètement à la porte de notre attention, en espérant que nous allons l’écouter. Ecoutez-là, posez-vous la question » qu’est-ce que cette émotion cherche à me dire? que veut-elle me faire comprendre par rapport à moi-même? quel est le sens de ce qui m’arrive? Cette première prise de conscience est indispensable car elle ouvre le champ de la réflexion. Les émotions sont indispensables, elles sont des aides précieuses pour piloter sa vie, comme des panneaux indicateurs sur le bord de la route. Il arrive aussi quelquefois, que les émotions soient là, et qu’on ne sache pas quoi en faire, on est triste ou en colère, et on ne sait pas pourquoi . Milton Erickon célèbre thérapeute américain, propose de symboliser son ressenti. Par exemple une pesante culpabilité, sera matérialisée par un parpaing porté dans un sac, tous les jours, jusqu’au moment où l’on se sentira prêt à renoncer à porter un tel fardeau. Et vous, quel va être votre manière de dorloter vos émotions ? Car finalement, gérer ses émotions, n’est-ce pas tout simplement les apprivoiser, les vivre et les aimer.