A propos de l’égalité des hommes

L’homme a été créé être multiple, d’abord intrinsèquement puis par le nombre.  En lui, déjà il recèle une double dimension fondamentale : celle d’être corporel et spirituel. Au deuxième degré, nous avons la population mondiale avec plu de 6 milliards de personnes vivant seuls en système associatifs primaires (pygmées par exemple dans la forêt tropicale) ou évolués (mégalopolis). Cependant, l’homme qu’il naisse bourgeois, de situation modeste pauvre, dans le désert, la forêt, la ville, n’est en soi même de manière brute qu’un homme. Les hommes naissent avec les mêmes droits au bonheur dans la société tout comme il est tenu de devoirs envers elle réciproquement. Ainsi, fondamentalement, rien ne confère à un être une supériorité sur l’autre car tous naissent égaux et c’est la course au mérite et à la réalisation de la destinée qui fait la différence. C’est en s’armant de pouvoirs autres que ceux intrinsèques à sa personne que se crée l’inégalité qui tire même sa force dans le caractère non équitable de l’apparence matérielle (la force physique, de l’apparence, etc….) ou spirituelle (niveau d’intelligence, de capacités mathématiques, philosophiques, etc…).  Ainsi, si l’égalité des hommes est au départ naturel, rien ne tend à la poser durablement aussi bien au niveau social, politique, économique ou encore religieux, car dans les livres sacrés monothéistes par exemple, Dieu appelle les prophètes, les Elus, donc choisis parmi les hommes. Le monde tend à faire dégénerer de manière darwiniste l’égalité d’origine. Ainsi, on distinguera le riche du pauvre, à ce moment, le grand du petit, le beau du laid, l’intelligent du simple d’esprit, le juste de l’injuste. L’homme naît alors neutre et évolue en être bon ou mauvais suivant le contexte de son rapport à l’environnement qui détermine ou contre-agît sur sa façon de voir les choses. Ainsi, les hommes ne peuvent se départir de ce caractère inégal régie par les forces en présences dans l’espace-temps et dont eux-mêmes sont les porteurs.

Ainsi, la religion universelle, dans l’absolu, se veut croyance sans distinction  de races, de classes a choisi ses Elus et consacre l’inégalité des hommes dans ce monde, où qu’ils soient, quoiqu’ils fassent et quoiqu’ils pensent. Il y a cet esprit d’émulation naturelle maieutisée par un contexte qui s’y prête et qui rejaillit dans la représentation de la réussite. Ainsi l’homme se réalise dans la double satisfaction personnelle et du regard des autres au regard desquels il se représente comme un modèle, être exceptionnel. Ainsi cette volonté hypocritement tue par certains sous un couvert égalitaire mêlée d’un grand idéalisme ou ouvertement mise en évidence est l’apanage même de la race humaine. Les hommes vivant en société se hiérarchisent névitablement, l’ordre étant naturel dans la conception général de l’homme. La société est née de ce désir et comme le dit Rousseau est un contrat où les libertés ont des frontières flexibles tels des pays voisins sur une carte mais qui engagent un vicieux conflit d’intérêt savamment dissimulée derrière le concept de sympathie sociale. Car si l’homme a accepté de se mettre en société, c’est qu’avant tout il a réalisé l’intérêt certain qu’il pouvait tirer de mobiliser d’avantage de force et par un processus psychologique un public témoin de son épanouissement externe. A quoi aurait t-il servi d’être beau s’il n’y avait personne pour le constater ? A quoi aurait-il servi d’être riche s’il n’y avait de pauvres pour qui une réussite telle suscite quelque part dans le subconscient l’envie, le désir. Ce n’est que cette recherche multiformelle, cette quête d’un sens à donner à sa vie menée par l’homme, fuyant les méandres de la vanité, qui constituent le pas premier vers l’inégalité. Ce fait résulte alors du caractère opportuniste, impérialiste et intéressée de l’homme développé concrètement chez les réalistes et refoulé chez les idéalistes qui sous-tend les différences. Des concepts tels que roi, gouverneur, président, empereur, guide ne font que faire rejaillir cette nature à vouloir avoir le dessus sur le reste des hommes. Donc si aucun homme ne peut de manière basique exiger une chose d’un autre homme qui lui est inférieure d’un point de vue hiérarchique arbitraire, sa domination à long terme ne peut être posé que dans sa mesure à poser sa suprématie en droit et l’obéissance en devoir, art dans lequel les leaders temporels et spirituels ont excellé de tous temps, remettant en cause le caractère universelle et égalitaire idéaliste des textes de loi. Si les forts écrivent des textes, il est évident que celles-ci poseront les fondements de leur pouvoir qui dès lors acquièrent une dimension légale et justifiée. Si les textes se voulaient vraiment égalitaires, ils auraient dû être établis de manière consensuelle en la présence de tous les hommes, ce qui semble une tâche fastidieuse. A priori à défaut de ne pouvoir réunir un tel public, il suffirait de considérer comme mal ou bien les choses que le bon sens et la Raison suppose  comme tel. Ainsi, il relève du bon sens de définir des actes comme le meurtre (la vie est le droit suprême), le viol (règle de consentement vicié) des règles de fonctionnement d’un système comme mauvais, par exemple. Ainsi le caractère sriptural des textes de lois  au-delà de ces notions universelles et conformes au bon sens intuitif révèle la subjectivité des hommes qui les posent, qui sont toujours les plus forts et qui y confinent les bases de la pérennisation de leur suprématie de manière inconsciente ou volontaire.

L’impérialisme réside dans cette maitrise à créer un instrument légal justifiant la faculté d’exiger une chose d’une autre personne plus subtil que la force brute qui n’engendre aucun droit. Ainsi sous le régime féodal, ce fut l’anesthésiant religieux avec son concept normalisé de péché expiatoire posant le destin comme décidé dès la naissance (au sein de la royauté ou du peuple). Au-delà de l’ère féodale, celle-ci devient le salaire, outil de première génération du capitalisme, nécessaire à renouveler la force de travail, sans augmentation ni diminution pour reprendre les termes de Karl Marx. C’est ainsi que les occidentaux vont ainsi justifier leurs vues sur les richesses du continent africain à travers la mission évangélique dite civilisatrice, honteux prétexte à la bassesse d’un projet si vil !

A l’heure actuelle, elle passe par une manière beaucoup plus saugrenue et subtile, à savoir le bénévolat et la compassion hypocrite posé par les cercles de lobbying des grands de ce monde à travers les institutions internationales(ONU, UE,etc…), les clubs élitistes (Lions Club, Rotary Club, etc…) les marchés financiers et les flux d’hommes, de richesses, de biens et de services.

Nous pouvons ainsi dire qu’autant les hommes naissent égaux de manière fondamentale car étant bien que riche, pauvre, court, grand, sain, malsain homme, autant le processus d’existence social et le dynamisme qu’il induit tendent à générer une inégalité des peuples, des hommes de toutes les classes, de toutes les confessions, de tous les niveaux d’intelligence, etc…

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