Je partage avec vous un extrait du texte du journaliste québécois Richard Martineau :
Dans notre bulle
Dans sa chanson The Boy in the Bubble, tirée de son magnifique album Graceland, Paul Simon confronte la pauvreté d’un habitant du tiers-monde aux avancées technologiques hallucinantes dont jouissent les citoyens des pays riches.
«Ne pleure pas », dit-il à un enfant affamé qui se meurt dans la jungle. « Le monde est extraordinaire ».
«Grâce aux satellites, nous pouvons maintenant suivre chacun de nos mouvements au ralenti. Nous pouvons photographier des galaxies situées à des millions d’années-lumière de la Terre. Quelque part dans un hôpital ultramoderne, on a greffé un coeur de singe à un enfant.»
«Nous faisons des miracles, des merveilles, il n’y a jamais eu autant de millionnaires et de milliardaires.»
«Ne pleure pas, mon petit, ne pleure pas, ne pleure pas…»
La vie à deux vitesses
C’est la chanson qui me trottait dans la tête quand je regardais les terribles images provenant d’Haïti.
Ces gens vivent dans la misère la plus abjecte et nous les regardons souffrir sur notre télé géante HD stéréo, notre iPhone 3G et notre MacBook Pro.
Autour de 78 % de la population haïtienne vit avec moins de 2 $ par jour et nous avons Twitter et Internet haute vitesse.
C’est comme si nous vivions sur deux planètes différentes…