DISPUTES FRÉQUENTES DANS LE COUPLE : FAUT-IL CONTINUER LA RELATION ?

DISPUTES FRÉQUENTES DANS LE COUPLE : FAUT-IL CONTINUER LA RELATION ?

La fausse croyance populaire vous a mis dans la tête que se disputer, dans un couple, s’est sain, voire même nécessaire. Pourquoi, alors, entre amis, ce ne sera pas également un pré requis et en famille aussi, tant que nous y sommes ! Quelle bonne idée de vous disputer entre collègues de travail et avec votre supérieur hiérarchique aussi. Qu’y a-t-il de sain dans une dispute ? Contribue-t-elle à l’équilibre du couple ? Comment naît-elle et sur quoi repose-t-elle ?

Quand vous rencontrez quelqu’un, vous avez un bagage que j’appelle la boîte de Pandore : elle contient votre psychogénéalogie, toutes vos mauvaises programmations, vos blessures et votre histoire. En résumé, voilà réunies dans cette boîte assez de matières explosives pour déclencher un cataclysme, quand vous êtes en déséquilibre affectif. Et comme vous attirez ce que vous êtes, vous aurez compris que celle de votre partenaire est autant chargée que la vôtre : la moindre étincelle et ça saute ! Un mot, un geste, une situation sont autant de détonateurs susceptibles de mettre le feu aux poudres. La discussion s’enflamme, le ton monte, les noms d’oiseaux fusent et vous voilà dans la  lutte de pouvoir et de territoire pour savoir qui a raison, qui aura le dessus sur l’autre. Personne n’a jamais raison en déclenchant une guerre dans un couple. Chaque violence que vous lui faites est une fissure dans votre pare-brise qui finira par voler en éclats.

C’est votre besoin de reconnaissance qui vous pousse à vouloir avoir raison sur l’autre, sans essayer de comprendre ce qu’il veut vous dire ou ce qu’il protège. Vous devenez adversaires en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, alors que souvent, quelques minutes avant, vous roucouliez comme des tourtereaux. Comment l’orage peut-il se présenter avec autant de soudaineté ? Parce que l’un a appuyé où ça fait mal chez l’autre, bien involontairement, et il se fait rentrer dedans comme s’il avait sciemment voulu vous blesser. Vous l’attaquez, il riposte, d’autant plus surpris par la violence de votre reproche déplacé. L’intensité de votre souffrance se mesure à la brutalité de votre réaction : plus une blessure est saignante, plus l’attaque est violente. Comprenez-vous pourquoi il faut avoir réglé vos blessures du passé, vos mauvaises programmations et mauvaises perceptions ? Autant de plaies à vif que vous portez et qui seront malencontreusement rouvertes par un conjoint qui ne comprend pas pourquoi vous lui en voulez à ce point. Jusqu’au jour où il réalise que vous lui faites payer ce que les autres vous ont fait.

Puis, il y a ceux qui achètent la paix et se soumettent en permanence de peur de perdre l’autre. Ils disent « oui » à tout, acceptent d’avoir toujours tort, ne veulent surtout pas le dernier mot et préfèrent se laisser humilier plutôt que riposter. Et plus vous vous écrasez, plus vous êtes méprisé et humilié : l’autre cherche vos limites qu’il n’atteint jamais. Pourtant, chacun doit déterminer son couloir de natation et vous devez signaler à celui qui s’y introduit qu’il envahit votre espace. Est-il nécessaire de se disputer pour autant ? Vous êtes capable de parler calmement pour indiquer vos inconforts. Ce dont il faut vous rappeler, c’est que chaque phrase que vous prononcez ne doit en aucun cas être prise pour un reproche, mais plutôt comme une volonté d’améliorer votre relation. Si vous vous fondez sur l’amour que vous vous portez, il devient évident que votre partenaire ne cherche pas à vous nuire, mais plutôt à s’exprimer. Bien sûr, le choix des mots est important, mais vous savez ce qui vous blesse vous-même, donc, vous savez ce qu’il ne faut pas utiliser. Vous travaillez en collaboration pour avoir une belle vie de couple et c’est une équipe que vous devez former. Encore faut-il aimer (et non attaché névrotiquement) et être équilibré… La névrose pousse les couples à se déchirer et à alterner entre « je t’aime » et « je te hais ». Quand j’entends que l’amour est proche de la haine, mon sang se met à bouillir ! Amour et haine sont des opposés. Comment serait-il possible de s’aimer la seconde d’avant et, soudain, de vouloir écraser l’objet de votre « amour » la seconde d’après ?

Entre une relation de soumission et une relation d’affrontement, il y a possibilité de mettre le curseur au milieu : vous pouvez argumenter, mais calmement. Mettez-vous dans les chaussures l’un de l’autre pour comprendre ce que vous essayez de faire valoir. Avant de sauter au plafond à cause d’un mot, d’une idée ou d’un geste, validez avec votre conjoint la motivation de ce qu’il a fait. Souvent, vous grimpez aux rideaux pour rien, mais la dispute a démarré et vous n’êtes plus capables de désamorcer. Le besoin de reconnaissance est trop grand et votre volonté d’obliger l’autre à reconnaître ses torts vous emporte comme un cheval emballé. De plus, quand vous voilà incapable de présenter des excuses parce que vous avez réagi trop vite, vous déplacez le problème afin de pouvoir attaquer l’autre sur un autre sujet, toujours dans l’objectif d’avoir le dernier mot. Un dominateur est incapable de reconnaître ses torts, il préfère crever sur place. L’orgueil est également mauvais conseiller, quand il se glisse dans une conversation et qu’il essaie de terrasser la personne d’en face. Vous avez le droit de vous emporter inopinément parce que fatigué, excédé ou agacé, mais vous avez le devoir de présenter vos excuses, quand vous êtes à côté de la plaque. Faut-il vous séparer quand les disputes sont fréquentes ? Elles sont le symptôme d’une incompréhension. Il faut savoir pourquoi vous ne réussissez pas à trouver une zone de confort : aimer, c’est être heureux et non se disputer. Quand la dispute est devenue votre moyen de communiquer, vous fragilisez votre relation qui volera en éclats à un moment donné. Aimer, c’est comprendre l’autre comme soi-même, c’est pourquoi il est essentiel de fonctionner de la même façon, sur les mêmes croyances et valeurs. Se disputer n’est pas bon et cessez de me raconter que ça favorise les réconciliations sur l’oreiller ! Quand vous venez de vous insulter, comment réussissez-vous à avoir une relation sexuelle avec celui ou celle qui vient de vous manquer de respect ?

Nous ne sommes que des humains et si nous ne sommes pas à l’abri des erreurs, nous avons notre joker : présenter des excuses sincères, quand nous dérapons. Le ton peut monter, mais évitez de vous insulter. Une dispute est toujours fondée sur une incompréhension : soit vous refusez de comprendre votre partenaire, soit vous avez mal compris ce qu’il défendait, soit il ne veut pas vous entendre. Mais vous ne pouvez pas lui dire « je t’aime » et l’instant d’après « je te hais » : ce n’est pas de l’amour, c’est de la névrose !

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