A l’occasion du Comité Central d’EDF, le « projet du grand carénage » a été présenté devant la direction de l’entreprise. Le programme d’investissement portera sur les 58 réacteurs, répartis sur 19 sites à partir de 2015. Derrière les 5O milliards d’euros consacrés à l’opération, le groupe entend remplir deux objectifs. D’abord mettre ses installations aux normes suites à la nouvelle réglementation européenne édictée après Fukushima. Ensuite, prolonger la durée de vie des réacteurs pour une période d’au moins 20 ans.
Les nouvelles contraintes imposées par le législateur répondent à une logique de maitrise des risques, désormais bien reconnue par les industriels. Pour faire face à ces nouvelles exigences, le groupe prévoit 7 500 embauches dans le cadre de ses grands travaux. L’ensemble des métiers seront mobilisés, du génie civil à la maintenance industrielle, en passant par la sous-traitance mécanique, cette opération est l’occasion d’un passage en revue des savoir-faire de l’énergéticien.
Le lancement du plan de rénovation aura donc lieu en 2015, à Paluel et concernera l’ensemble des centrales nucléaires, même la plus récente de Flamanville en 2016. Avec ces interventions qui impacteront nécessairement le taux de disponibilité des installations, EDF espère amener son parc jusqu’à 60 ans pour permettre la valorisation durable du nucléaire. Tout est donc mis en œuvre pour respecter la démarche cyndinique ALARA ; dans la science du risque cet acronyme signifie As Low As Reasonably Achievable, soit « Aussi bas que raisonnablement possible ».