Mon mal de vivre-Mes bourreaux-Ma victoire

Depuis toujours je répète que je n’ai jamais eu un gout très prononcé pour la vie, et ce, jusqu’à ma dépression en 2012.

Avec la sortie de mon livre maintenant, ma vie prend racine en 2013, j’ai fait plusieurs entrevues dans les médias et une question revenait sans cesse, mais d’où venait et quel était ce mal de vivre si profondément ancré en moi?

Toute ma vie je me suis fait dire par mes parents, amis et toutes ces bonnes gens qui ne voulaient que mon bien (et ils l’ont eu!), tu n’es pas assez ceci, ou trop cela, tu pourras jamais ou tu es incapable, tu rêves en couleur… Comme si rêver en noir et blanc était agréable!

Toute ma vie je me suis fait dénigrer, humilié, ridiculisé et bien évidemment renié, toujours avec des phrases qui martèlent afin que tu n’oublies pas que tu n’es rien en fin de compte pour eux. Que tu as très peu de valeur, non seulement à leurs yeux, mais ils te font bien comprendre que tous ceux qui m’entourent pensent comme eux. Pourquoi cette façon de faire ou ce traitement a mon égard de la part de trop de gens?

La vraie question, ce n’est pas pourquoi, mais bien pour qui? Oui pour que ces personnes si attentionnées à mon égard, se gargarisant de leurs discours, s’auto félicitant de leurs bassesses verbales afin de trouver un certain plaisir a recommencé des que la chance leurs souriaient à nouveau.

Pourquoi avoir enduré, supporté ce mal de vivre qui m’a rongé plus de cinquante ans d’existence, me dire vous? Simple, quand ces personnes sont vos parents, amis proches et personnes de confiance, on en vient a les croire et plus nous les croyons et sombrons immanquablement dans ce tourbillon de qualificatifs, ce mal-être que nous ne pouvons nous expliquer au départ et qui devient une normalité par la suite.

Quand jour après jour vous entendez la même rengaine, les mêmes insultent, je vous jure que rien ni personne ne vous prépare a ce genre de vomissement verbal et mental, surtout en bas âge.

Oui, j’ai souffert de tout cela, mais m’en suis sortis grandis, comprenant que ces personnes n’étaient rien d’autre que des gens malheureux qui n’éprouvaient que du plaisir, du bonheur et de la satisfaction à écraser toujours un peu plus celui qui leur paraissait plus faible.

Mais aujourd’hui ayant compris leurs jeux, mieux vaut tard que jamais dit-on! Je peux dire assurément que oui ils m’ont pourri l’existence et gâché une grande partie de ma vie. Mais dans le fond je les considère comme des gens tout aussi malheureux que moi auparavant, en jouant ce jeu de qui écrase l’autre.

Oui, je suis plus fort, mais ils auront marqué plus de la moitié de ma vie, au fer rouge et de façon indélébile. J’en retiendrai la leçon suivante, que je transmettrai à mes enfants : jamais au grand jamais n’accepter de vous faire descendre, humilier ou rabaisser en quoi que ce soit. Vous êtes tous aussi forts que n’importe qui et si un jour vous en doutez, venez prendre un café avec votre père et avant la fin de celui-ci je vous aurai convaincu de la valeur inestimable que vous avez en vous.

Ne laissez jamais éteindre cette petite flamme bien au fond de vous qui saura vous réchauffez en temps moins clément et qui vous illuminera a jamais si vous l’entretenez. Ne faites pas comme moi dans le passé, gardé en mémoire que vous avez de la valeur, que vous êtes estimé par quelqu’un et que la personne la plus importante c’est TOI.

Serge Larochelle, auteur

www.sergelarochelle.com