L’avis de Jean-Yves Ollivier sur la réforme agraire au Zimbabwe

Vous souvenez-vous des articles sur la réforme agraire menée par Robert Mugabe au Zimbabwe ? Il y a un peu plus de dix ans, les médias occidentaux publiaient régulièrement des nouvelles accablantes sur les exactions commises contre les fermiers blancs du pays, expropriés de leurs explications. Des faits divers particulièrement violents, comme l’assassinat de David Stevenson, la première victime blanche des envahissements de fermes. Des meurtres ont été commis par des voyous. Mais en 2012, quelles sont vraiment les conséquences de cette réforme agraire ?

Dans une tribune sur la réforme agraire du Zimbabwe, Jean-Yves Ollivier, homme d’affaires en Afrique depuis plus de quarante ans, en dresse le bilan. Malgré une difficile mise en œuvre, il est plutôt positif : « là où, avant la réforme agraire dite « accélérée » de 2000, un peu plus de 1.500 grands propriétaires terriens, tous blancs, plantaient du tabac (la principale culture d’exportation du Zimbabwe), 58.000 petits fermiers noirs font aujourd’hui pousser et boucanent la matière première à cigarettes […] Si une meilleure redistribution des richesses et la prospérité du plus grand nombre étaient les buts recherchés, la réforme agraire n’aura pas été un échec ».

Selon l’enquête « Zimbabwe’s Land Reform: Myths & Realities », il est faux de dire que la réforme agraire s’est faite de force par l’État pour récompenser les pontes du gouvernement. Deux tiers des propriétaires sont des anciens « sans terre ». Ainsi, la réforme a réduit l’écart entre les Noirs et les Blancs.

Jean-Yves Ollivier n’en oublie pas les abus et les meurtres qui ont été commis au début des années 2000 mais pose la question : « quelle idée se ferait-on de la Révolution française si le seul compte-rendu des événements avait été rédigé par Amnesty International ? Il en va de même pour la réforme agraire au Zimbabwe ».