Cela fait maintenant 21 ans que l’apartheid est aboli en Afrique du Sud. Ce régime basé sur la ségrégation raciale a duré de 1948 à 1991, au grand dam de la communauté internationale. La fin de l’état ségrégationniste ne s’est pas faite en quelques mois. Si le Président sud-africain Frederik De Klerk a annoncé son intention de mettre un terme à ce régime en février 1991, le processus allant dans ce sens avait commencé dès 1988.
La diplomatie parallèle n’est pas pour rien dans cette issue. Comme le rapporte l’homme d’affaires français Jean-Yves Ollivier dans la revue Politique Internationale, l’Afrique du Sud a décidé de la fin de l’apartheid lors d’une réunion informelle organisée dans le désert de Kalahari en 1988. Cette rencontre a réuni pendant trois jours des responsables d’Afrique du Sud, d’Angola (alors en guerre contre l’Afrique du Sud), du Mozambique et de France. Après des décennies de dialogue rompu, l’Afrique du Sud ségrégationniste et l’Angola marxiste ont finalement pu se mettre d’accord pour sortir de leur conflit.
Ont alors été décidé plusieurs résolutions qui seront signées plusieurs mois plus tard : l’indépendance de la Namibie (alors sous domination sud-africaine), la légalisation du parti politique de l’ANC et la libération de Nelson Mandela, figure majeure de l’opposition, prisonnier pendant 27 ans.
Il a donc fallu attendre trois ans entre l’accord informel sur la fin de l’apartheid et son abolition officielle. Par la suite, les premières élections multiraciales ont été organisées en 1994. Figure de la résistance à l’oppression, Nelson Mandela devint le premier Noir à devenir Président du pays.