Traiter l’angoisse avec l’hypnose

Angoisse et Hypnothérapie

Pascal Dion est hypnothérapeute . Il exerce à Toulouse, son choix volontaire d’informer sur la pratique de l’hypnose pour accompagner les problématiques passe par l’écriture et la compilation d’articles .

Coach et thérapeute professionnel, spécialiste comportemental. Il intervient à Toulouse et Paris auprès de particuliers et d’entreprises ou pour le compte d’administrations, dans l’accompagnement à la cohésion des services et appréhension des conséquences du stress au travail. Il est également chroniqueur à Midi Olympique depuis 2009 et consultant pour des revues spécialisées sur le développement personnel et le bien être psychologique.

Pascal DION-30 rue des Arbustes 31500 Toulouse-06 35 13 18 93-

pour en savoir plus sur ce professionnel :

http://coach-toulouse.wifeo.com/

Pathologie des troubles anxieux et hypnothérapie

Article de Jean Touati – Hypnothérapeute

Mai 2010

Les troubles anxieux représentent les troubles psychopathologiques ainsi que les motifs de consultation les plus fréquents. Le trouble anxieux se manifeste selon trois formes : l’anxiété généralisée, les attaques de panique (sans anxiété latente) et les attaques de panique survenant sur un fond d’anxiété généralisée. Il est estimé qu’environ 5% de la population peut souffrir d’anxiété généralisée ou connaitre un trouble panique. La prévalence des femmes est deux fois supérieure à celle des hommes (Cohen, 1950).

Je présente dans ce texte une synthèse sur l’anxiété généralisée et les attaques de panique ainsi que des études particulièrement intéressantes pour les fumeurs souffrant d’anxiété : contrairement à l’effet de détente recherché dans la cigarette, ces études mettent en évidence le lien entre tabagisme et anxiété.

Anxiété généralisée – Angoisse

La prévalence de l’anxiété généralisée est d’environ 4% de la population générale sur une période de 6 mois (Cottraux, 2004). Les personnes souffrant d’anxiété généralisée gardent un fond d’anxiété permanent pendant plusieurs mois ou années voire depuis toujours (selon elles). Cette angoisse est « flottante » ou « libre », n’étant pas liée à un souci bien précis. La personne a peu de contrôle sur ses intrusions cognitives consistant à imaginer un futur menaçant. Le souci est perçu comme un moyen de prévenir ou d’éliminer la menace.

Contrairement aux images intrusives construites des troubles obsessionnels, la personne ressent des craintes réalistes et banales. Les soucis gravitent habituellement autour des thèmes de l’argent, de la perte du travail, de la maladie, de la famille, d’activités du quotidien telles la peur systématique de manquer un bus ou d’être en retard à un rendez-vous. L’angoisse peut se focaliser transitoirement sur une situation plus spécifique comme la crainte d’un malheur pour un proche. Dans certains cas grave on peut parler de « peur de tout ». Ce sont ces aspects incontrôlables et excessifs de ces inquiétudes qui font le plus souffrir.

Outre ces attentes craintives quasi-permanentes la personne ressent  une tension motrice  – agitation fébrile, céphalées de tension, tremblements, incapacité à se détendre, difficultés à se concentrer -, des troubles neurovégétatifs – sensation de « tête vide », transpiration, tachycardie, respiration rapide, gêne épigastrique, étourdissements, sécheresse de la bouche. Les troubles du sommeil, surtout la difficulté à s’endormir sont également fréquents.

Trouble panique – Crise d’angoisse

Le trouble panique (appelé aussi crise d’angoisse ou encore attaque de panique) survient brutalement, de manière inattendue et sans cause particulière. En quelques minutes se développe un sentiment de malaise, de menace intense : peur d’une catastrophe, de devenir fou, de mourir, de perdre le contrôle de soi… avec des signes somatiques multiples : pâleur, sensation d’étouffement, douleur ou gêne thoracique, palpitations, vertiges ou impression d’évanouissement, céphalées, sueurs, tremblements, frissons ou bouffées de chaleur, sensation d’engourdissement ou de picotements, sécheresse de la bouche, nausée ou gêne abdominale, vomissement.

Le paroxysme est atteint rapidement et la crise s’arrête d’elle-même. Elle peut durer de quelques minutes à plusieurs heures, laissant un souvenir pénible avec l’appréhension d’un nouvel épisode. La personne garde une conscience critique du caractère non fondé de sa crainte mais cela ne la rassure pas : elle s’angoisse d’être angoissée et ce cercle vicieux peut induire un sentiment de dépersonnalisation (être détaché de soi), voire des troubles du comportement ou des accidents organiques (Plagnol in Montreuil et al. 2006).

La personne ne peut connaître qu’une seule crise d’angoisse mais en général les crises se répètent et surviennent, comme la première fois, de façon souvent imprévisible sans facteurs déclenchants particuliers. Cependant, très vite, les crises peuvent se déclencher lorsque la personne se retrouve dans une situation similaire à sa première crise ou lorsqu’elle anticipe une crise dans une telle situation.

La personne peut parfois développer une agoraphobie secondaire en redoutant de connaître une crise de panique dans un lieu public.

Les troubles anxieux et le tabac

Dans ma consultation je constatais très fréquemment que les personnes souffrant d’anxiété fumaient et que les fumeurs consultant pour arrêter de fumer étaient anxieux ; aussi je fus curieux de voir s’il y avait des recherches sur les liens entre tabagisme et anxiété et en effet :

Il semble établi que les fumeurs ont un risque accru de développer une agoraphobie, un trouble anxieux généralisé, un trouble panique et une anxiété sociale (Regier et coll., 1990 ; Amering et coll., 1999 ; Breslau et Klein, 1999 ; Johnson et coll., 2000 ; Kandel et coll., 2001). Un tabagisme important lors de l’adolescence semble être un facteur de risque de développer des troubles anxieux comme l’agoraphobie, le trouble anxieux généralisé et le trouble panique (Johnson et coll., 2000). Inversement, l’anxiété sociale semble être un facteur de risque de développement d’une dépendance tabagique (Sonntag et coll., 2000). L’anxiété est un des critères du syndrome de sevrage tabagique. Elle peut être présente dans les jours ou les semaines qui suivent l’arrêt du tabac ; cependant, la dimension anxieuse semble être réduite quatre semaines après le sevrage par rapport au niveau d’anxiété préexistant à l’arrêt du tabac (West et Hajek, 1997).

Bibliographie

AMERING M, BANKIER B, BERGER P, GRIENGL H, WINDHABER J, KATSCHNIG H. Panic disorder and cigarette smoking behavior. Compr Psychiatry 1999, 40 : 35-38

BRESLAU N, KLEIN DF. Smoking and panic attacks : an epidemiologic investigation. Arch Gen Psychiatry 1999, 56 : 1141-1147

COHEN ME., WHITE PD. Life situations, emotions, and neurocirculatory asthenia. Assoc Res Nerv Dis Proc 1950 ; 29:832

COTTRAUX, J. Les thérapies comportementales et cognitives. Paris : Masson, 2004

JOHNSON JG, COHEN P, PINE DS, KLEIN DF, KASEN S, BROOK JS. Association between cigarette smoking and anxiety disorders during adolescence and early adulthood. JAMA 2000, 284 : 2348-2351

KANDEL DB, HUANG FY, DAVIES M. Comorbidity between patterns of substance use dependence and psychiatric syndromes. Drug Alcohol Depend 2001, 64 : 233-241

PLAGNOL, A. Sémiologie et psychopathologie de l’adulte, in Psychologie Clinique et Psychopathologie. Paris : Presses Universitaires de France, 2006

REGIER DA, FARMER ME, RAE DS, LOCKE BZ, KEITH SJ. Comorbidity of mental disorders with alcohol and other drug abuse. Results from Epidemiologic Catchment Area (ECA) Study. JAMA 1990, 264 : 2511-2518

SONNTAG H, WITTCHEN HU, HOFLER M, KESSLER RC, STEIN MB. Are social fears and DSM-IV social anxiety disorder associated with smoking and nicotine dependence in adolescents and young adults ? Eur Psychiatry 2000, 15 : 67-74

WEST R, HAJEK P. What happens to anxiety levels on giving up smoking ? Am J Psychiatry 1997, 154 : 1589-

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