CHACUN EST RESPONSABLE DE SA VIE : CHACUN SON COULOIR DE NATATION !

CHACUN EST RESPONSABLE DE SA VIE : CHACUN SON COULOIR DE NATATION !

Si vous me lisez régulièrement, vous savez que je ne suis pas pour l’équilibre à tout prix : je suis pour le bonheur. Vous pouvez être heureux sans être parfaitement équilibré : si vous êtes entre 1 et 3 sur l’échelle de Richter, il est possible d’avoir une vie paisible, en couple avec une personne ayant le même niveau que vous. Peut-être que l’un domine un peu l’autre, mais d’une façon encore assez courtoise, parfois l’autre y trouve son compte aussi, s’appuyant sur son conjoint et réciproquement. Tout va bien. À 4 sur l’échelle, ça commence à se compliquer : vous ressentez un inconfort plus présent, mais vous ne souffrez pas assez pour bouger. À 5 et plus, la souffrance est bien là et la violence aussi. Le plus fou, c’est que ceux qui sont à 4 ou 5 ne vivent pas assez de choses horribles pour décider de prendre le contrôle de leur vie : ils oscillent entre les bons moments (rares, vous le reconnaîtrez !) et les mauvais et ne sont pas encore convaincus qu’il faut débarquer de cette relation. Ceux qui sont à plus de 5 sont plus proches de l’intolérance et arrivent plus rapidement  à la conviction que la survie dépend de la rupture.

Cependant, quelle que soit votre situation, vous avez le droit de la vivre et personne n’a le droit de vous juger. En revanche, vous devez l’assumer. Je m’explique : votre partenaire vous maltraite, mais vous n’êtes pas capable de sortir de cette situation et vous « saoulez » tout votre entourage, famille comme amis, avec vos histoires sans fin, éternel recommencement. Vous ne vous prenez finalement pas en main, utilisant les autres pour « ventiler » toute la peine que vous avez, sans jamais réagir. Je le sais, je l’ai fait ! Et Dieu sait que l’autre vous en fait subir des choses, mais vous restez. Et quand certains  vous traitent de fou/folle (car, c’est exactement ce à quoi vous ressemblez, aux yeux de ceux qui ne l’ont pas encore vécu…), vous les fuyez et vous vous rabattez sur ceux qui n’osent rien vous dire. C’est à ceux-là que je m’adresse : arrêtez de les écouter, laissez-les baigner dans leur « caca » jusqu’au cou, sans aucune aide, aucune écoute que le réflexe de dire : lis les livres de Pascale Piquet et écris-lui ! Vous ne les laissez pas tomber : vous leur donnez une excellente ressource et vous démissionnez de ce poste de « receveur des plaintes », impuissant que vous êtes à pouvoir aider. Envoyez la personne vers les ressources et désistez-vous en répondant « je ne peux rien faire pour toi, va voir un professionnel. Et à part ça, quoi de beau dans ta vie ?! Parlons positif pour changer ! »

Le plus grand respect que vous puissiez avoir pour les autres et pour vous, c’est de considérer que chaque être humain est responsable de sa vie. En intégrant cette phrase, vous venez de vous libérer du poids du monde ! À partir de là, vous en faites, ils en font ce qu’ils veulent de cette vie-là. Certains se battront pour la reconstruire, d’autres se laisseront couler : et alors ? Qu’avez-vous à reprocher à ceux qui se laissent couler : ils en ont le D-R-O-I-T ! Du moment qu’ils n’essaient pas de vous entraîner avec eux… Imaginez que vous êtes chacun dans un couloir de natation : il représente votre vie. Nous sommes bien d’accord que personne ne nage dans le couloir de natation d’un autre nageur, durant les compétitions. Vous avez le droit de nager dans des eaux bleues cristallines, ce qui est mon cas, ou de nager dans la boue (votre cas ?!) ou de vous laisser carrément couler dans des eaux tellement glauques que ça en est répugnant. Vous avez le droit également d’apprendre à nager. C’est ce que font mes clients : ils sont dans le couloir de natation à côté du mien et je leur enseigne à barboter dans des eaux bleues cristallines : jamais je ne les attrape par le fond du maillot de bain pour les maintenir au-dessus de l’eau (je coulerais !), je ne fais que leur apprendre à nager, donc à reconstruire leur vie pour barboter dans le bonheur.

Des gens qui coulent, j’en vois tous les jours autour de moi et jamais je n’interviens, tant que la personne ne m’en a pas donné le mandat. Je n’ai aucun état d’âme, quand je vois quelqu’un « bousiller » sa vie : c’est sa vie, il en fait ce qu’il veut. Comme moi, qui fais ce que je veux de la mienne et vous de la vôtre. Alors, pourquoi vouloir le bien des autres, malgré eux ? « L’enfer est pavé de bonnes intentions » : ça veut bien dire ce que ça veut dire ! Sous couvert de sauver les autres, vous faites de leur vie un enfer : vous leur dites quoi faire, quoi dire, qui voir, qui ne pas voir, etc. Mêlez-vous donc de vos affaires ! En ce qui me concerne, je déteste qu’on me donne un conseil que je n’ai pas sollicité ou qu’on fasse une réflexion sur une de mes actions, quand je n’ai rien demandé. Je fais de même : je ne fais aucune réflexion sur la vie des autres, je ne donne pas de conseils (même si on m’en demande, je ne fais qu’aider la personne à réfléchir), bref, je ferme mon clapet ! Et vous ? C’est un gain de temps et d’énergie !

Si chacun se mêlait de ses propres affaires, la vie serait bien plus simple, non ? Et comme « les conseilleurs ne sont pas les payeurs », vous êtes prompt à donner des conseils que vous ne suivez pas vous-même. Mes clients me l’avouent souvent, capables qu’ils sont de dire aux autres et peut-être est-ce ce que vous faits : « Quitte-le, tu vois bien qu’il ne te convient pas ! Quitte-la, tu ne peux pas endurer tout ce qu’elle te fait, quand même ! ». Et quand c’est votre tour, vous restez figé dans la relation. Je m’amuse d’ailleurs à faire faire cet exercice : si tu étais ton/ta meilleur(e) ami(e), que te dirais-tu dans cette situation ? Et ils ont la bonne réponse, mais sont incapables de l’appliquer.  Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ! Et c’est bien normal, car ne voyez-vous pas la paille dans l’œil du voisin, alors qu’une énorme poutre s’est figée dans le vôtre ?! Un auditeur était fâché après moi, lors de l’émission du 17 octobre 2012, à Radio X, avec Mario Tremblay : il n’acceptait pas que j’aie dit que lorsque quelqu’un coule et n’affiche aucun désir de s’en sortir, il vaut mieux le laisser couler, plutôt que couler avec. Je comprends tout à fait la colère de ce monsieur, qui avait lui-même tenté de se suicider et à bénéficié de l’aide de son entourage… Lui voulait s’en sortir ! Mais ceux qui ne font que s’appuyer sur vous, sans chercher à nager ?…

Lors des conférences et émissions de radio avec les auditeurs, combien m’ont confié qu’ils étaient le souffre-douleur, le garde-malade, le punching-ball d’une personne qu’ils ne pouvaient pas quitter, à cause du sentiment de culpabilité ? Vous sentant responsable de l’autre, parce qu’il a un handicap quelconque ou une incapacité à se prendre en main, vous vous en sentez responsable : tant pis pour vous ! Continuez à servir une personne qui ne veut pas se prendre en main, vous donnez de la drogue à un drogué. Le meilleur service que vous puissiez lui rendre et en même temps vous rendre, c’est de le  laisser couler : il aura deux choix 1) apprendre à nager. 2) continuer à couler. Ce sera un quitte ou double et si c’est quitte, ce sera son choix ! Plusieurs de mes clients se sont fait casser la figure par leur fils, parce qu’ils n’ont pas voulu mettre à la porte (alors que c’était une possibilité que nous avions envisagée ensemble) un rejeton qui profitait du toit, du frigo et du reste, mais refusait de travailler : il a fallu le mettre à la porte, avec l’aide de la police et après quelques échanges de menaces et/ou de coups de poing. Certains fils s’en sont sortis, ce sont pris en main (jetés à l’eau, ils ont découvert qu’ils savaient nager !), d’autres ce sont enfoncés…

Chacun son couloir de natation et sa façon de nager ou de couler. Que pensez-vous d’investir du temps sur votre propre vie pour la bonifier, d’apprendre à nager dans des eaux bleues cristallines et de respecter ceux qui font l’inverse ? Ils en ont le droit, mais s’ils s’accrochent à la culotte de votre maillot de bain, pour garder la tête hors de l’eau, vous coulerez avec et, en plus, les fesses à l’air !

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Pascale Piquet

Auteure et conférencière

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