SE VENGER : TENTANT… MAIS ‘SALISSANT’ !

SE VENGER : TENTANT… MAIS ‘SALISSANT’ !

 

La vengeance est un plat qui se mange froid… mais ce n’est pas à vous de le cuisiner ! Laissez donc la vie s’en charger… Je sais que c’est tentant de se venger : qui n’en a pas eu envie ? Nous sommes tous passés par là : humiliés, bafoués, trompés, ridiculisés, nous avons tous imaginé les pires scénarios pour se venger. Mais finalement, au bout du compte, une fois votre vengeance assouvie, que vous reste-t-il, à part de la saleté sur les mains ? Car, ainsi que je le répète souvent à mes clients : si vous tapez sur de la crotte, vous vous mettez de la crotte sur les mains !

 

Le désir de vengeance a étouffé une bonne partie de ma vie : mon mari, son ex et sa maîtresse, en plus d’autres personnages de l’histoire qui se mêlaient de ce qui ne les regardaient pas, m’ont donné bien des motifs de vouloir les punir, pour ce qu’ils me faisaient endurer. Punir, le mot est faible : c’était plutôt l’envie de les condamner à mort ! Des idées de meurtres, nombreux sont ceux qui en ont : mais il ne faut pas passer à l’action. Parfois poussé par une violence extrême, due au degré de souffrance que vous vivez, vous pouvez vous laisser aller à imaginer un crime, comme dans Colombo : le crime parfait, dans lequel vous en serez jamais soupçonné. Pas soupçonné, vous ?! Vous avez le meilleur mobile et vous vous retrouveriez le premier suspect ! Un jour, un de mes amis, qui fréquentait le « milieu » m’invite à déjeuner (le monde des courses de chevaux réunit toutes sortes de gens !) : il veut me parler. Bien curieuse, j’accepte son invitation. A cette époque, le pot aux roses avait été découvert : mon mari me trompait officiellement, mais ne voulait pas partir de la maison. L’ami en question me regarde droit dans les yeux et m’explique : « Je suis allé chez mon garagiste, c’est le même qui s’occupe de la voiture de la maîtresse de ton mari. Il y a des impacts de balles dans sa carrosserie : est-ce que c’est toi ? ». La question me prend vraiment par surprise ! Le temps de me remettre, je réponds : « Si j’avais fait le coup, ce n’est pas dans la carrosserie qu’il y aurait eu des impacts de balles, c’est dans ses fesses ! ». Il voulait savoir si je m’étais mise dans de sales draps et si j’allais avoir des problèmes avec la police. Soudain, je réalisais que, comme cette femme se droguait et fréquentait les dealers, il suffirait que l’un d’entre eux la tue pour que l’épouse humiliée soit la première suspectée ! J’eus un frisson dans le dos, car côté alibi : à part mon bébé de quatre mois, personne n’aurait pu témoigner que j’étais chez moi. Il aurait suffi d’un (faux) témoin affirmant m’avoir vue dans le coin pour que je tombe pour meurtre. Et je me voyais entrer dans le système judiciaire, avec une petite fille qui venait de naître et que j’étais seule à élever. L’horreur ! Ca calme les ardeurs et les désirs de vengeance !

 

Bien sûr, si j’ai laissé tomber les scénarios de vengeance extrême, j’ai continué à imaginer des punitions moins radicales : mais le simple fait de les imaginer me faisait le plus  grand bien. Souvenez-vous que le subconscient ne fait pas la différence entre ce que vous voyez et ce que vous imaginez : il prend tout pour de la réalité. Donc, il vous envoie les émotions qui vont avec les images. Et mes vengeances finissaient par me faire rire : bien sûr, j’imaginais la maîtresse de mon mari dans toutes sortes de situations ridicules. Mais je n’en ai appliqué aucune et j’en suis très fière aujourd’hui. Parce que c’est se rabaisser au niveau de la personne qui n’a aucune valeur et, surtout qui manque de classe, que lui taper dessus virtuellement, par une vengeance quelconque : ce désir empoisonne votre sang, tue chaque seconde de l’instant présent, gâche votre avenir, pollue votre vie et l’autre en est bien content. Vous faites son jeu quand vous ne pensez qu’à lui/elle et à vous venger : pendant ce temps-là, vous ne vivez pas. Vous êtes sa victime, il/elle est votre bourreau et vous restez coincé dans le passé, dans la souffrance dans laquelle vous vous embourbez chaque jour. Les « crasses » que les autres vous font iront sur leur addition, pas sur la vôtre. Un jour ou l’autre, peut-être dans la prochaine vie, ils en répondront. Bien sûr, me direz-vous, dans la prochaine vie, vous ne serez pas là pour savourer votre victoire : vous voulez réparation dans cette vie-ci !

 

Mais si vous vous vengez, même si l’autre vous a fait quelque chose d’horrible, c’est sur votre adition que ça figurera. Et parfois, la vengeance a des conséquences bien plus terribles que ce que vous aviez envisagé et les choses vous échappe : est-ce que ça vaut le coup d’avoir affaire à la police ou aux tribunaux ? J’ai, dans mon bureau, des personnes qui n’ont pas mesuré l’ampleur de ce qu’ils avaient fomenté et le résultat se solde souvent par des démêlés avec la police et la justice : et l’autre a encore gagné ! Tuer quelqu’un pour venger la mort de quelqu’un fait de vous le même tueur que celui qui a tué. Vous aurez gagné les rangs des tueurs et vous serez comme lui. Encor une fois, si vous tapez sur de la crotte, vous vous mettez de la crotte sur les mains. Je ne suis pas en train de vous donner une leçon de catéchisme : je vous mets face à la réalité. C’est vous que vous salissez en salissant quelqu’un. Même à travers les insultes : c’est vous qui les prononcez et elles ne diminuent que vous. Est-ce que ça vaut le coup de vous salir la bouche ? Je souhaite juste vous faire comprendre que quand vous avez de la classe, vous ne vous rabaissez pas au niveau de ceux qui n’en ont pas et qui ont essayé de vous atteindre : votre pire vengeance, c’est bien qu’ils ne réussissent pas. Et souvenez-vous que la pire des souffrances, pour un être humain, c’est l’ignorance : alors, faites d’une pierre deux coups en ignorant la personne qui cherche à vous nuire et qui n’obtiendra aucune réaction de votre part, ce qui aura pour résultat d’agir avec classe.

 

Je n’ai jamais insulté la maîtresse de mon mari quand je suis allée lui demander des comptes, devant tout le monde : je lui ai dit qu’il y a un terme pour les filles comme elle (ça commence par un ‘s’ et ça finit par un ‘e’ et ça n’est pas ‘sainte’ !), que j’ai trop de classe pour prononcer. Certains, dans ce milieu des courses de chevaux ne m’aimaient pas, mais ils m’ont dit que j’avais forcé leur respect en restant calme, dans une telle situation : « Je lui aurais démoli le portrait, à ta place ! », voilà ce qu’ils m’ont tous dit. Si vous voulez surprendre, ce n’est pas en agissant sous l’emprise du bon vieux « œil pour œil, dent pour dent » que vous réussirez. Tout le monde a l’habitude de voir les autres régler leurs comptes, comme des charretiers. Mais si vous agissez avec classe, vous n’aurez pas d’addition à payer et vous vous ferez reconnaître par ceux qui sont comme vous : ceux qui ont les mêmes valeurs, qui ont de la classe. Sincèrement, je pense que ce n’est ni Dieu, ni la vie, ni l’Univers qui punit ceux qui ont des comportements négatifs et inadéquats : ils se punissent eux-mêmes ! Ne vous en chargez pas, la vie s’en chargera. Moi qui passais mes journées à imaginer des plans pour me venger de mon mari et de sa maîtresse, ce qui leur arrive aujourd’hui, je n’y avais même pas pensé : ils sont la pire punition l’un de l’autre. Et ils se sont mis dans la situation tous seuls : Dieu ou l’Univers n’ont rien à voir dans l’affaire.

 

Observez tous les grands dictateurs : ils ont tous mal fini et finiront tous mal. Ils génèrent une telle spirale infernale de négatif qu’elle finit par les étrangler. Il en va de même pour les dominateurs que vous croisez : soyez bien certain d’une chose, ils sont malheureux et n’auront jamais accès à la paix, ni à la sérénité. Et si vous croyez aux vies antérieures, songez à ce que vous voulez emporter dans la suivante : une ardoise, une adition très lourde ou repartir léger, dans une belle vie bien méritée ? C’est facile de tomber dans la vengeance, à la portée de tous. Pourtant, il vaut mieux s’éloigner des gens toxiques et négatifs plutôt que s’en venger. Un jour, ces gens-là tombent sur pire qu’eux et se font déchiqueter : laissez donc les hyènes entre elles. Vous, passez à autre chose, comprenez que ce sont vos mauvaises programmations qui vous faisaient barboter dans ces eaux troubles et que, à présent, c’est dans les eaux bleues cristallines que vous voulez nager : et uniquement dans votre propre couloir de natation. Chacun le sien !

 

 

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