Avez-vous du mal à supporter la foule? Préférez-vous un bon souper entre amis plutôt qu’une fête bondée d’inconnus? Avez-vous besoin d’être dans votre bulle régulièrement pour arriver à être bien? Est-ce que passer trop de temps entouré d’autres personnes vous insupporte?
Si vous avez répondu oui à une ou plusieurs de ces questions, alors probablement que vous êtes un introverti. Dans les dernières années, plusieurs livres ont été publiés sur le sujet de l’introversion. Ted Talk a même diffusé une conférence de Susan Cain sur le sujet qui a été visionné plus de 2 million de fois. Qu’est-ce interpelle tellement de gens à se poser des questions sur l’introversion? C’est que beaucoup de gens se reconnaissent dans ce phénomène.
À quoi est due l’introversion?
Selon le livre The Introvert Advantage (How To Thrive in an Extrovert World), par Marti Laney, Psy.D., à la page 71, l’auteure explique que dans le cerveau humain, les neurotransmetteurs suivent des chemins différents dans votre système nerveux selon si vous êtes un introverti ou un extraverti. Cela fait en sorte que les introvertis sont des gens extrêmement sensibles aux stimulations externes et s’ils sont entourés de trop de stimulants externes, cela les épuisent, ce qui aura pour effet qu’ils auront l’air éteints et fatigués, alors que les extravertis en seront alimentés et se sentiront plus vivants.
Qu’est-ce que l’introversion?
Selon Susan Cain, auteure de Quiet, the power of introverts, l’introversion est différente de la gêne, car la gêne est la peur du jugement social alors que l’introversion est une façon de réagir aux stimulations externes, incluant les stimulations sociales. Les introvertis se sentent à leur meilleur, se sentent allumés et en pleine possession de leurs capacités lorsqu’ils sont dans un environnement calme et tranquille pour laisser place à leurs idées et leur imagination. Alors la clé est de se mettre soi-même dans une zone de stimulation qui nous convienne à nous.
Selon Mme Laney, il existe dans la société environ 25% d’introvertis versus 75% d’extravertis. Cependant, selon Sucan Cain, personne n’est entièrement l’un ou l’autre, seulement certaines personnes sont davantage introverties et d’autres davantage extraverties. Toujours selon Mme Cain, il y aurait même des personnes située sur la limite entre l’introversion et l’extraversion qu’on appelerait des ambivertis, des gens qui ont autant besoin d’être calme et dans leur bulle que d’être entourés de stimulants externes, bref qui ont la chance d’avoir le meilleur des deux mondes. Cependant, la majorité des gens se reconnaissent soit comme introverti, soit comme extravertis.
La place de l’introversion dans la société
Depuis les deux derniers siècles, nous sommes passés d’une société agricole à une société d’entreprises, alors soudainement, les gens sont partis de leurs petits villages pour aller vivre dans les grandes villes et plutôt que de travailler aux côtés de gens qu’ils ont connus toute leurs vies, ils doivent maintenant faire leur marque parmi une foule d’étrangers. Donc, des qualités comme le magnétisme et le charisme ont soudainement pris de l’importance. La société occidentale a mise de l’avant les hommes d’action plutôt que les hommes de solitude. C’est donc notre héritage social et le monde dans lequel on vit aujourd’hui.
Le problème est que la majorité de nos institutions, nos écoles et nos environnements de travail sont conçus pour les gens extravertis qui ont besoin de beaucoup de stimulants externes. Les professeurs se font souvent l’image que l’étudiant idéal est extraverti parce qu’il a plus de facilité à aller vers les autres et à socialiser, même si, accordé aux recherches, les introvertis ont de meilleurs notes. Le même phénomène est observable en milieu de travail.
Les introvertis ont pourtant beaucoup à apporter dans notre société, même que les plus grandes découvertes du monde ont été faites par des introvertis, des gens qui ont mis des années de solitude à réfléchir, chercher, expérimenter pour enfin avoir leur révélation. On peut penser à Einstein, Elenor Roosevelt ou Ghandi. Ces gens avaient besoin d’une solitude pour faire ce à quoi ils sont le meilleur et se décrivaient eux-même comme étant tranquille et calme.
Aussi, certains introvertis sont de grands leaders, ce qui a du bon en soi car même si tout en eux leur dit de ne pas prendre la parole, ils le font quand même, non parce qu’ils veulent diriger les autres ou parce qu’ils veulent toute l’attention sur eux, mais parce qu’ils sont dirigés à faire ce qu’ils croyaient être juste. Aussi, les introvertis en position de leader auront tendance à laisser les membres de leur équipe prendre leur place et les laisseront exprimer leurs idées, ce qui permet à une équipe d’être beaucoup plus productive et efficace que lorsque dirigée par un extraverti qui cherchent à imposer ses idées et à voler la vedette.
Pour terminer, bien sûr il faut continuer la collaboration entre les introvertis et les extravertis. Seulement, plutôt que de juger les introvertis ou de les rejeter, il faut chercher à mieux les comprendre et les laisser prendre leur place dans la société. La solitude est un ingrédient crucial à la créativité et à l’inspiration. Alors, laissons les introverties faire ce à quoi ils sont les meilleurs et nous en serons tous gagnants.
Source :
http://www.ted.com/talks/lang/en/susan_cain_the_power_of_introverts.html
http://hiddengiftsoftheintrovertedchild.com/
http://www.carlkingdom.com/10-myths-about-introverts
Emilie Paquin est auteure et conférencière en développement personnel. Elle est l’auteure du livre « Comment trouver sa voie? », et contribue aux magazines Mieux-Être et Cheminement, ainsi qu’au site internet Mesacosan.
https://www.facebook.com/pages/Emilie-Paquin/124000234425883
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