Deuxième partie: « Le hasard, c’est le purgatoire de la causalité. »
Si j’ai une conduite très sportive, j’augmente le risque d’avoir un accident imprévu.
Si je bois quotidiennement de l’alcool, j’augmente le risque de contracter un cancer du foie.
Si je fréquente les bars le soir, j’augmente le risque d’être importuné par une personne ivre ou des voyous.
Si j’insulte une personne de tous les noms, j’augmente le risque d’être pris à parti et d’être frappé.
Êtes-vous d’accord avec ses affirmations ? Vous semblent-elles logiques ?
Si nous réfléchissons sur nos actes, pensées que nous avons eu avant que la catastrophe s’abatte sur nous, il se peut que nous trouvions la réponse: « tout phénomène a une cause et, dans les mêmes conditions, la même cause est suivie du même effet.»
Personne ne souhaite consciemment être victime bien entendu mais parfois notre comportement (à risques) inconscient, nos pensées négatives peuvent en être la cause.
Le monde dans lequel nous vivons n’est pas identique aux contes de fées de notre enfance et ce serait une croyance de penser que tout le monde nous ressemble, que nous vivons dans un monde équilibré, raisonné, adulte, un monde de paix et d’amour.
Je reprends mes exemples du premier article:
1984: Je travaille de nuit comme pompiste-caissier dans une station service isolée sur une autoroute. Je suis seul et des règles de sécurité strictes sont à respecter. Je suis enfermé dans un box de verre à l’abri des balles et la porte d’accès est blindée. Sous aucun prétexte, je ne dois sortir du box. Si c’est le cas, je dois préalablement fermé le magasin de la station. Deux jeunes arrivent au magasin sans avoir pris de l’essence, ils viennent me demander un renseignement pour trouver leur route, ils sont perdus semblent-ils. Ils sont sympas.
Dans le couloir, il y a une carte routière murale. Je les renseigne et malgré cela, ils ne trouvent pas. Un des jeunes repart à sa voiture pour prendre une carte routière et celui qui reste dans le magasin me demande gentiment si je peux venir lui montrer plus précisément sur la carte le chemin à prendre.
N’écoutant que mon bon coeur, je sors du box et referme à clé la porte derrière moi. J’arrive à ses côtés.
Et là, je me fais braquer et agressé par les deux jeunes !…
2009: Je rencontre sur le net un homme sympa et terriblement déprimé. (En fait, il s’agit d’un manipulateur pervers narcissique mais ne le sait pas, ne le voit pas). Il a une croyance très prononcée sur les femmes « elles n’aiment les hommes que pour ce qu’ils représentent, elles sont vénales et salopes ». Malgré cette croyance, il est sympa, intelligent, cultivé et nous lions amitié. Pour contrer sa croyance, je lui parle de mon épouse qui n’est pas comme sa représentation des femmes. Il me demande très gentiment si je peux lui présenter cette perle rare. N’écoutant que mon bon coeur, j’accepte. Ils font connaissance par téléphone puis par webcam.
3 mois plus tard, ma femme m’annonce qu’elle me quitte pour lui sans l’avoir jamais rencontré réellement…
(Roman AUREetCHRIS@MPN.LOVE ) http://www.sauramps.com/aureetchris-mpn-love-2297736.html
2010: Je signe un contrat dans une entreprise où dès l’entretien d’embauche, la personne qui m’embauche me prévient qu’il règne dans cette entreprise, un climat délétère de harcèlement moral et de discrimination de la part de la nouvelle direction. J’en fais fis, ce ne sont que des bruits de couloir… Je me rends compte que malheureusement c’était vrai et suis témoin d’événements dont sont victimes des collègues.
N’écoutant que mon bon coeur et ne supportant pas l’injustice, je prends fait et cause pour ces personnes victimes et rentre en conflit avec ma direction. Je finis par être moi-même victime de harcèlement, de pression quotidienne et suis licencié…
Si mon comportement avait été différent, je n’aurai sans doute pas subi cette agression, cette séparation, ce licenciement. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’autre ( ils sont et resteront des voyous, il est et restera un MPN, la direction est et restera destructrice pour ses employés). Si je sais qu’eux ne changeront pas, ça les regarde, je sais que moi, je peux changer pour ne plus à revivre cela. Je suis responsable de moi et de ma vie. Je prends acte de mes erreurs.
Il arrive aussi que nous ne prenions pas conscience de nos erreurs, je n’ai absolument rien fait pour mériter tout cela. Ce n’est pas de ma faute, mais de la faute de l’autre. Et pourtant…
On ne rencontre jamais les personnes par hasard parce qu’ inconsciemment nous les attirons à nous ou sommes attirés vers eux, pour que ces personnes puissent confirmer ainsi notre cadre de référence, nos croyances, notre scénario de vie et ainsi confirmer notre vision du monde et notre propre existence. Quand je dis cela à Marie, elle hurle de colère, ce qu’elle entend elle, c’est:
«Je suis responsable de tout cela!»
A cela, je réponds: «Nous sommes seuls responsables de notre propre vie et de ce que nous souhaitons en faire et non les autres. Malheureusement, nous n’en avons pas toujours conscience, puisque nous l’avons décidé dès notre naissance jusqu’à l’âge de trois ans environ, de ce que sera plus tard notre histoire, en y mettant chaque grande ligne, puis les détails, nos héros et nos méchants et ce jusqu’à la période pré-adolescente. Et temps que nous ne prenons pas conscience de ce que nous avons choisi pour nous-mêmes et du mal que nous nous faisons, nous allons répéter inconsciemment les mêmes erreurs, les mêmes faits ».
Il y a tant de personnes différentes sur cette terre, pourquoi choisir elle plutôt qu’une autre? Parce qu’elle correspond à l’idée que je me fais des autres et de moi, elle correspond à mes critères affectifs, physiques, intellectuels ou sociaux. Je ne sais rien de cette personne hormis ce qu’elle peut me dire, je ne la connais pas encore et pourtant, je me sens irrésistiblement attiré par elle. Je suis conquis et ne répondant qu’à mes croyances affectives, émotives, je ne vois pas la réalité telle qu’elle est… mais la déforme.
Je ne perçois en elle que je ce que je veux voir , que ses qualités, et me fait une représentation idéalisée de cette personne.
Imaginez un seul instant qu’en toute sincérité votre prince charmant vous dise lors d’un premier dîner en amoureux, tous ses défauts et blessures psychiques, son comportement émotif que vous lui reprocherez plus tard… Vous allez sans doute fuir ou ne pas le croire en feignant sa sincérité par des rires «…que tu es bête, alors!». Si des ami(e)s à vous, qui sont extérieurs à votre émoi, à votre idéalisation, vous avertissent sur son compte et leur perception, vous n’allez sans doute pas les croire ou penser qu’ils sont jaloux de votre bonheur.
Seule votre perception de l’autre compte et de ce qu’il vous dit, vous démontre.
Cette personne qui va peut-être devenir ensuite votre bourreau, c’est vous qui l’avez choisi.
Inconsciemment, Marie va le choisir plutôt lui qu’un autre, se fier à sa perception et croyances.
Ne dit-on pas «le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas»?
Alors, pourquoi ai-je choisi cette personne plutôt qu’une autre? ce lieu plutôt qu’un autre? ce travail plutôt qu’un autre? ce moment plutôt qu’un autre?
3éme partie prochainement: Nous sommes avant tout victimes de nous-mêmes.
Chaleureusement à vous
Christophe Georgin