DJERBA ET LE TOURISME

Les tensions existant entre l’industrie touristique et la société tunisienne traditionnelle se font particulièrement sentir à Djerba, notamment à Houmt-Souk et dans la zone touristique. D’un point de vue environnemental, les nappes phréatiques d’eau potable se raréfient et l’agriculture tend à disparaître, les sols étant exploités au maximum par les complexes hôteliers et les autres infrastructures touristiques. Pour bon nombre des habitants de l’île, ce déferlement de touristes a été particulièrement aliénant, les familles tunisiennes ayant dû renoncer aux plus belles plages et subir de plein fouet les conséquences de la flambée des prix.

L’exemple le plus criant de l’impact du développement touristique sur la vie traditionnelle des îliens concerne les pécheurs au savoir-faire millénaire du port au nord de Houmt-Souk. La construction d’une nouvelle marina ultraluxueuse — dans le style de celles de Monastir ou de Port el-Kantaoui —, devenue le nouveau repaire des plaisanciers fortunés, juste à côte de leur petit port, a ainsi contraint les pêcheurs à émigrer plus loin sur la côte.

Par ailleurs, si les coutumes survivent dans les villages ibadites de langue berbère du Sud, comme Guellala et Cedouikech, elles tendent à disparaître avec l’exode des jeunes qui trouvent du travail dans l’industrie touristique.

Néanmoins, le tourisme a permis de préserver le patrimoine architectural de l’île, de relancer l’artisanat et de créer de nombreux emplois. D’après les statistiques officielles, chaque lit d’hôtel du pays représente 1,1 emploi local.

Pour essayer de réduire le fossé qui sépare les habitants des touristes, évitez dans la mesure du possible de parcourir les souks au pas de course et de fréquenter exclusivement les restaurants pour étrangers avant de vous précipiter dans votre hôtel. Prenez le temps de bavarder avec les Tunisiens, avec le serveur qui vous apporte le petit-déjeuner, le commerçant à qui vous achetez une babiole ou un voisin de table, au café du coin .