LE CHEMIN DE L’INDÉPENDANCE EN TUNISIE

L’élite tunisienne commença par soutenir l’autorité française. Contrairement à l’Algérie, le pays ne connut pas d’afflux massif de colons, et les projets de modernisation comme la construction de routes et l’amélioration des systèmes sanitaires urbains étaient populaires. Mais quand la Première Guerre mondiale éclata, le mouvement « Jeune-Tunisie » commença à demander davantage de réformes politiques. En 1921 le parti Destour (« constitution ») fut formé, réclamant un gouvernement démocratique. Le mouvement était soutenu par le bey. Les Français, cependant, y répondirent par l’envoi de troupes et par de multiples arrestations, qui parvinrent un temps à anéantir les initiatives nationalistes.

En 1934, Habib Bourguiba (1903-2000), jeune juriste charismatique formé à la Sorbonne, fonda le Néo-Destour, un parti politique issu du Destour, mais qui prenait ses distances avec le bey, et s’ouvrait plus largement aux milieux ouvriers. En 1936, le Front populaire alimenta un espoir de démocratisation, mais le 9 avril 1938, des dizaines de manifestants furent tués à Tunis et le mouvement fut interdit. La répression française ne fit qu’accroître le soutien populaire au Néo-Destour.