QUAND L’ENFANT DEVIENT UN ENJEU PSYCHOLOGIQUE…

QUAND L’ENFANT DEVIENT UN ENJEU PSYCHOLOGIQUE…

L’aliénation parentale (couper le lien) va devenir une psychopathologie reconnue par le DSM V en 2012.
Le parent aliénant est celui qui coupe le lien de l’enfant avec l’autre parent en le dénigrant systématiquement auprès de l’enfant. Dans 98% des cas, le parent aliénant est la mère parce que c’est elle qui en a la garde.
Au-delà de l’histoire du couple et de l’aspect juridique du divorce, il me semble judicieux de se demander et d’expliquer:                    

                           Pourquoi et comment devient-on un jour un parent aliénant ? 
– Le parent aliénant n’a pas fait le deuil de la séparation et continue à cultiver les ressentiments négatifs à l’égard de l’autre et le véhicule à l’enfant. Sous forme de reproches pour pointer les défauts de l’enfant: 
 » Tu es comme ton père... » ou  » ah ! on dirait ton père! « .
L’enfant va alors associer l’idée négative de lui-même avec celle du parent absent.
– Le parent aliénant ne reconnaît pas ou plus le statut de père ou de mère de l’autre.
 » tu n’es qu’un géniteur... » ou  » si tu veux voir ton fils ou ta fille, il faudra payer... ».
– L’enfant devient une sécurité pour le parent aliénant face à la peur de l’abandon. L’enfant devient ainsi un enfant thérapeute qui aura pour mission de rassurer le parent aliénant de sa propre peur en dénigrant le parent dont il est coupé sur un plan affectif.
– Cette peur de l’abandon est alimentée par le parent aliénant quand l’enfant va en vacances ou en week-end chez l’autre par des coups de fils ou textos nombreux empêchant ainsi toute relation d’intimité avec l’autre. Elle fait signifier à l’enfant que le parent (aliénant) est malheureux d’être séparé de l’enfant, inquiet de savoir si tout se passe bien avec l’autre et va culpabiliser l’enfant d’avoir abandonné le parent aliénant.  » Je rends malheureux ma mère ou mon père qui me garde quand je vais chez l’autre. « 
– Face à ce travail de SAP qui a pour but de garder l’enfant à soi pour ne pas être rejeté (peur irrationnelle car l’enfant aime ses deux parents quoiqu’on en pense…), les défauts du parent rejeté vont finir par devenir une vérité pour l’enfant qui le rejettera lui-même.
J’ai été « victime » enfant de cette aliénation parentale en refusant de revoir mon père dès l’âge de 7 ans. Une absence totale de 11 années qui ne fera que confirmer les dires du parent aliénant. Des retrouvailles en pleine crise d’adolescence (pour connaître la vérité sur soi et sur l’autre), et deux hommes (un père et un ado) qui ne se connaissent et ne se reconnaissent pas… Difficile alors de renouer un lien parental quand l’un et l’autre en a été privé pendant de longues années. Le père ou la mère perd sa place de parent et l’enfant perd son sentiment d’affiliation vis-à-vis de l’autre au profit du parent aliénant.
La même histoire vécue 18 ans plus tard mais cette fois-ci en qualité de père. La même souffrance psychologique et les mêmes interrogations de l’enfant adolescent à la recherche de la vérité et de sa propre histoire.
Ce que je peux dire pour les parents « victimes », c’est que la vérité finit toujours par éclater et que l’enfant ou adolescent en quête d’identité et de construction finit par avoir son propre libre arbitre et faire le choix de voir ses deux parents sans distinctions, quand l’adolescent ne se retourne pas face à son parent aliénant en le rendant responsable de tous les maux et de son mal-être . 
Quelque soit la séparation conjugale et les faits qui l’ont causé, il est important de prendre conscience que les deux parents sont responsables de leur séparation (et non l’enfant en le prenant en otage affectif) et qu’il est primordial que les deux parents retrouvent un rôle parental égalitaire et non d’ex-conjoints. Cela demande bien entendu que les deux parents se comportent en Adultes et non en Enfants (abandonné ou victime) et ça, c’est une autre histoire…
Ci-dessous une vidéo du Dr Paul Bensussan – Expert psychiatre spécialiste de l’aliénation parentale:

Chaleureusement   
Christophe GEORGIN