LA PENSEE MAGIQUE DU THERAPEUTE

mercredi 6 juillet 2011

LA PENSEE MAGIQUE DU THERAPEUTE

Extrait du roman « AUREetCHRIS » @MPN.LOVE (Volume 1 p 109):

 » Quand on est dans l’état du moi « Enfant » et non « Adulte »; non seulement on a la «croyance» de pouvoir « sauver le monde », mais en plus, on ressent (et je vais dire « je »), ce que les clients ressentent à l’égard des psychothérapeutes, psychologues etc.… A savoir qu’ils sont investis, comme les  » parents magiques  » de notre enfance et des contes de fées. Investis d’un super pouvoir, d’une baguette magique qui va transformer les clients d’un seul coup. J’avoue, que j’avais en moi cette croyance: d’avoir le pouvoir de le transformer… Ce que je sais aujourd’hui, c’est qu’on ne peut pas aider une personne qui ne le souhaite pas au fond d’elle- même. Si une personne «change» au prix d’un travail profond sur elle-même, elle ne le doit qu’a elle et non au psy. M’accrochant à cette croyance d’enfant et à ma culpabilité, j’enfourche de nouveau mon beau cheval blanc… et je vais alors, commettre l’irréparable…

dans le sens où tout va s’accélérer par la suite dans le processus. Encore une fois: quand on est dedans, on ne voit rien venir!! « 
Derrière cet extrait, c’est la relation entre le client et le thérapeute qui se pose. Il arrive souvent d’entendre des personnes se plaindrent de leur thérapeute parce que la thérapie n’avance pas comme ils le souhaiteraient ou parce qu’un lien « amical » s’est noué avec le thérapeute quand il n’y a pas un rapport de séduction entre le thérapeute et sa cliente.
Le thérapeute est avant tout un homme ou une femme comme les autres avec sa propre problématique, son propre scénario sauf que celui-ci en a parfaitement conscience du fait de ses études, formations, de son travail personnel sur lui-même, alors que le client ignore tout cela puisqu’il vient voir son thérapeute pour travailler sur lui.
Dès lors, quoiqu’on en dise, il s’instaure dans l’inconscient du client une image du parent « magique » vis-à-vis du thérapeute (lui sait tout, comprend tout, il va m’aider, c’est un être extraordinaire etc.) et le thérapeute se voyant renvoyer cette image « magique », il arrive (malheureusement) que celui-ci se sente « tout puissant » vis-à-vis de son client. Dès lors, la thérapie ne peut plus être efficace puisqu’elle n’est pas instaurée dans une relation « égalitaire », protectrice pour le client, et autonome pour le thérapeute. 
Le thérapeute Persécuteur:  Il se situe dans une relation Je suis OK (je suis thérapeute, j’ai des diplômes, beaucoup d’expérience, je sais tout et je détiens la vérité) et vous n’êtes pas OK (vous avez des gros soucis, vous ne comprenez pas et vous ne détenez pas la vérité).
C’est le thérapeute qui va vous parler dans son langage réthorique, qui va vous expliquer sa science et non vous parler dans un langage clair (le jeu: psychiatrie) et de ce que vous ressentez émotionnellement. Il va vous coincer à la première occasion dans un sourire en vous disant  » vous voyez, là vous faites…en disant cela, vous… » et vous prouve par A+B que décidemment, vous avez beaucoup, beaucoup de progès à faire si vous voulez un jour être son égal. On appelle ce jeu « Défauts ». Il ne se préoccupe pas de son client mais flatte avant tout son égo. C’est aussi le thérapeute qui va vous permettre de rire de vous-même ce qui n’est pas protecteur ni vous faire avancer, encore pire celui qui va rire de vous gentilment. Il se pose effectivement en Parent et non en Adulte vis-à-vis de vous.
Le thérapeute Sauveur:   Sachant que son client le place dans le rôle de Sauveur, le thérapeute le prend. Ainsi il va donner la permission au client de continuer à avancer dans son propre scénario et croyances ce qui n’est pas thérapeutique puisque le but, justement, est de sortir (un tant soit peu) le patient de son scénario. Dès lors, le thérapeute sauveur va faire à la place du client quelque chose qu’il aurait pu faire lui-même avec un profit plus constructif. C’est le thérapeute qui s’érige en « sans moi, tu ne peux pas t’en sortir » ou  » j’essaie seulement de vous aider « . Il ne traite pas un patient mais un bébé. Cela va être le thérapeute copain, séduisant, qui va tutoyer, voir ses patients en dehors du cabinet et franchir la sphére de sa propre vie personnelle et celle du client surtout si c’est une cliente…là encore la thérapie est vouèe à l’echec. Il se pose en Enfant ou Parent protecteur et non en Adulte vis-à-vis de vous.
Le thérapeute Victime:   C’est le client persécuteur qui va décharger sa haine, son hostilité sur le thérapeute qui devient alors « victime ». Dès lors, il convient au thérapeute de recadrer le patient, de lui dire « stop » au risque de ne plus revoir le client. J’ai moi-même été confronté à ce rôle où des femmes déchargeaient leur colère sur moi, il est important d’entendre et de comprendre leurs souffrances mais aussi de leur faire prendre conscience que le thérapeute n’y est absolument pour rien et qu’elles sont responsables de leurs propres souffrances, ce qui est difficile à accepter pour une « victime ». Un thérapeute qui accepte ce rôle de victime pour garder son client se pose en Enfant adapté soumis et non en Adulte vis-à-vis de vous.
Pour finir, la bonne relation entre un thérapeute et son client doit être une relation égalitaire, Adulte à Adulte en connectant l’Adulte de son client dans une relation STRICTEMENT professionnelle et thérapeutique.
Je vous conseille de lire:  MENSONGES SUR LE DIVAN de Irvin D.YALOM qui pose le problème de la déontologie du psychothérapeute, où sont les limites et où s’arrêtent la protection du patient dans un roman vivant où il y a beaucoup d’humour. 

Bonne séance avec votre thérapeute
Chaleureusement à vous