Le 20 février et le 09 mars 2011, deux dates qui resterons gravées dans la mémoire des marocains. La première est celle où des jeunes marocains, inspirés par les révoltes tunisienne et égyptienne, descendent dans les rues, aux quatre coins du royaume chérifien, dans le cadre du « Mouvement du 20 février », pour réclamer des réformes politiques et dénoncer le poids de la famille royale dans l’économie ainsi que les abus de pouvoir de certains proches du roi. La seconde date est celle du discours du roi, le premier après les manifestations, qualifié par les médias de « discours historique », où il a annoncé une réforme constitutionnelle et la formation d’une commission chargée de présenter des propositions de réforme d’ici le mois de juin. Le souverain a affirmé que la réforme devrait consolider l’indépendance de la justice, la régionalisation ainsi que le rôle des partis politiques et du parlement.
Pour cette réforme constitutionnelle, la première depuis son accès au trône, en 1999, le roi Mohamed VI a été félicité par plusieurs Etats, tel l’Espagne ou la France qui a qualifié ce discours de « responsable, courageux et majeur » ou même l’UE qui a promis l’aide des européens au Maroc pour la mise en œuvre des réformes.
Un point de vue que les membres du « Mouvement 20 février » ne partagent pas tous. En effet nombreux sont ceux qui jugent ces réformes fort insuffisantes. Ils continueront donc à manifester afin d’atteindre leurs simples et légitimes exigences, qui se résument en une poursuite judiciaire de toute personne impliquée dans le pillage des richesses du royaume, ainsi qu’une démission du gouvernement et une dissolution du parlement, en plus de la libération inconditionnelle de toutes les personnes incarcérées lors des manifestations du 20 février, et de tous les prisonniers politiques. Ces jeunes exigent également d’approfondir les réformes constitutionnelles annoncées….
« Le discours historique » n’a donc pas réussi à mettre le Maroc à l’abri du vent de révolte qui souffle sur le Moyen-Orient ni à apaiser les esprits des jeunes marocains qui sont piqués au vif par tant d’injustice, de pauvreté, et de précarité …
Ouassat Mehdi