CÉLIBATAIRE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, JE SUIS GUÉRI(E) ? NON !

CÉLIBATAIRE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, JE SUIS GUÉRI(E) ? NON !

 

Je souris (je sais, mes clients me font beaucoup sourire, mais c’est affectueusement que je souris) quand un client ou une cliente m’annonce « qu’avant de rencontrer la personne qui vient de lui piétiner le cœur, il/elle n’était pas en dépendance émotive ». Et il/elle rajoute « La preuve, je suis resté(e) un an (ou plus) célibataire ». Eh oui, vous avez eu la capacité de rester célibataire plusieurs mois, voire années, parfois totalement abstinent, après une rupture (peut-être très douloureuse !) et vous avez cru que vous étiez « guéri ». Eh non ! Car vous étiez « porteur sain » de la maladie (La dépendance émotive n’est pas une maladie, j’utilise une métaphore !) et une nouvelle rencontre a réveillé le virus, réactivant vos chaussures d’enfant et vous clouant dedans !

 

Le célibat est un passage obligé, n’en déplaise à ceux qui passent d’une liane à l’autre. Le développement d’un jeune adulte passe par l’étape de quitter ses parents et vivre seul, avoir un job et un logement, apprendre à être célibataire et autonome. C’est-à-dire entretenir votre appartement, faire vos courses, organiser vos week-ends, rentrer le soir et préparer votre repas, occuper votre soirée (lecture, DVD, télévision, soins de beauté, détente en tous genres, passe-temps de toutes sortes, études, etc.), puis vous coucher avec la satisfaction du devoir accompli, après une journée bien remplie et dormir ‘comme un bébé’ ! Pourtant, vous êtes nombreux à avoir quitté le nid familial pour vivre de suite avec un copain ou une copine, sautant l’état de l’apprentissage « vie de célibataire ». N’ayant pas appris à vivre seul, passant souvent d’une relation à l’autre, comme Tarzan avec ses lianes, pour ne pas tomber dans le vide affectif, vous devenez dépendant de l’autre ‘maladivement’. Vous êtes prêt à tout supporter, tout endurer pour qu’il reste, par peur de la solitude.

 

Puis le jour où une rupture survient, sans que vous ayez préparé vos arrières, c’est-à-dire prévu la liane suivante, c’est la catastrophe ! Et vous vous retrouvez dans mon bureau, ayant parfois dépassé la cinquantaine ou la soixantaine, terrifié par la solitude : forcément, vous n’avez pas appris ! Il arrive également que vous fassiez cet apprentissage de peine et de misère et que vous restiez seul un certain temps. Au bout de ce temps-là, vous avez réussi à vous habituer à vivre célibataire, vous commencez à prendre un rythme de croisière agréable jusqu’au jour où vous rencontrez quelqu’un. C’est bien là le piège : vous pensez que l’apprentissage du célibat a suffi pour vous sortir des griffes de la dépendance affective… Eh bien non ! C’est bien plus compliqué que ça : en fait, si vos parents ne vous ont pas donné de la reconnaissance, de l’affection et de la protection, vous êtes une proie facile pour les prédateurs, puisque vous manquez de confiance en vous. Donc, que vous fassiez l’apprentissage du célibat ou non, quand vous êtes en relation, votre pire crainte réside dans le fait que l’autre vous quitte.

 

Alors, célibataire depuis plusieurs mois, voire années, vous êtes ‘porteur sain’ de la maladie, que vous avez réussi à calmer avec le temps, mais qui se réactive dès qu’une rencontre survient. Et vous voilà reparti pour un (mauvais) tour ! La surprise est d’autant plus mauvaise, que vous étiez persuadé n’être plus ‘à risque’. En fait, si vous êtes en dépendance affective, qui vous pousse dans la dépendance émotive (dépendance à un autre être humain), vous pourrez passer autant d’années que vous voudrez en tant que célibataire, vous replongerez à la prochaine relation. La marche à suivre est simple : apprenez à vivre seul, en quittant vos parents ou après la première rupture, car c’est un passage obligé. Puis, si vous avez repéré les symptômes de la dépendance affective (manque de confiance et d’estime), réglez ça le plus vite possible. Surtout si vous avez été ‘éjecté’ d’une relation qui, en plus, vous faisait souffrir, posez-vous des questions ! Développer la confiance et l’estime vous permettra d’apprendre à vivre seul et d’y prendre plaisir. Vous le savez maintenant : si vous n’êtes pas bien tout seul, comment être bien à deux. Vous voilà dépendant de l’autre, donc soumis, par peur de la solitude, ce qui vous pousse à tout endurer ou à vous jeter sur la première personne qui passe, après avoir été rejeté. Et vous irez de pire en pire, quel que soit le nombre des années qui sépareront vos relations…

 

Être dans le plaisir avec vous-même vous rend libre d’écarter ceux ou celles qui ne vous conviennent pas et choisir le meilleur des hommes ou la meilleure des femmes. C’est toute la différence entre un GPS et un radar : le dépendant émotif a un radar qui lui signale toute présence humaine et comme il ne supporte pas la solitude, il saute sur la première personne qui passe. Le GPS, lui, est programmé sur la personne qu’il vous faut et ne détecte même pas la présence des personnes en dépendance affective, ni celle de ceux qui ne sont pas faits pour vous : il n’en détectera qu’un, le bon ! Mon GPS est branché et n’a pas encore ‘bipé’. Très heureuse en tant que célibataire, je ne suis pas dans le besoin de rencontrer quelqu’un et je vis pleinement chaque instant de ma vie, jusqu’au jour où je rencontrerai un homme : ce n’est pas pour autant que j’oublierai les consignes de sécurité ! Et si je découvre que finalement nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre, sans hésiter, je rejetterais sa candidature. Ou peut-être que c’est lui, qui réalisera le premier, que nous ne sommes pas compatibles. Alors, nous repartirons chacun de notre côté et je serai soulagée de ne pas avoir perdu de temps : je n’aurai aucun regret, aucune peur de reprendre ma liberté, puisque j’ai confiance en moi, en la vie et je connais le célibat !

 

Alors, si vous n’avez jamais appris à vivre seul, soyez vigilant : peut-être que vous endurez n’importe quoi par peur de la solitude. C’est une bonne chose que maîtriser le célibat, ne serait-ce que pour avoir la certitude qu’on n’en meurt pas et ne pas être soumis à n’importe qui. Et si vous sortez d’une relation houleuse qui vous a fait souffrir, posez-vous les bonnes questions, sinon, je vous le prédis, vous allez tomber sur pire que le précédent. Et si vous avez des enfants, conseillez-leur de vivre seul quelque temps, avant de se mettre en couple, parfois trop rapidement. En résumé, développez confiance et estime, si vous en manquez, puis apprenez à vivre libre et célibataire, avant de vous mettre en couple : si ça ne fonctionne pas, vous serez capable de reprendre votre liberté, au lieu de vous accrocher !

 

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