Essai routier complet: smart fortwo 2010

Elle n’a que deux portières, deux places et a une silhouette unique. Elle est la plus performante de sa catégorie et elle fait tourner les têtes. Non, ce n’est pas le tout dernier coupé sport à la mode mais c’est la smart fortwo. Comme son nom l’indique la smart fortwo est le moyen de transport urbain par excellence pour deux personnes. Sa performance n’est pas au niveau des temps d’accélération mais bien au niveau de la consommation d’essence. De toute façon, elle est seule dans sa catégorie en Amérique. Seule la Fiat 500 pourrait mêler les cartes. L’arrivée de la smart au Canada remonte à un peu plus de six ans mais elle est présente ailleurs dans le monde depuis plus de 10 ans. Cette année, elle a été distribuée dans 45 pays. J’ai eu le privilège (non, le mot n’est pas trop fort!) de conduire un exemplaire de 2010 mais sachez qu’il y aura beaucoup d’améliorations pour l’année-modèle 2011, particulièrement au niveau du confort intérieur.

Plusieurs de mes préjugés sont tombés suite à cet essai routier. D’abord, il fallait que je lui retire cette étiquette de panneau d’affichage acquise à son arrivée au Canada. Tout comme la Volkswagen Beetle, la MINI ou autre curiosité de ce monde, elle a servi de publicité pour plusieurs commerces. Encore plus dans ma région campagnarde où les smart sont plutôt rares. Je prends donc place à bord et surprise, l’espace n’est pas si limité que ça. En fait, il me semblait avoir été plus à l’étroit dans une MINI. Sa silhouette haute dégage un bon espace pour la tête. De plus, le toit est entièrement vitré. Seul l’espace pour les coudes est un peu juste surtout si vous avez un camarade sur le siège du passager. Premier constat : le tableau de bord est minimaliste tout comme la voiture. La texture des matériaux fait plastique mais l’agencement des couleurs me plaît. Le compteur de vitesse en forme de demi-lune est l’unique cadran devant nous. Sa vocation urbaine est indéniable : le compteur n’est gradué qu’en kilomètres/heure. Pas de milles à l’heure pour aller au sud de la frontière. Sous celui-ci, un petit écran rectangulaire fournit la température extérieure, le compteur journalier et la gauge à essence. Pas de renseignements superflus, même pas la consommation d’essence! Deux petits cadrans tout mignons sont installés sur le dessus du tableau de bord, l’un est le tachymètre, l’autre c’est l’heure. Un coup d’œil à la console centrale : les commandes de ventilation dans le haut, au centre le système de son avec chargeur à six disque s.v.p. et au bas quelques commutateurs pour, entre autres, les sièges chauffants, équipement très apprécié pour notre arrière-train québécois. Au plancher, on retrouve le très petit levier de vitesse et ainsi que la clé de contact comme dans les vieilles Saab. Un petit coffre à gants complète ce tour d’horizon de tableau de bord. Maintenant, est-ce que tout est fonctionnel?

En général, oui. Les commandes d’essuie-glaces avant et arrière nécessitent quelques jours de pratique puisque leur fonctionnement sort des sentiers battus. Dame Nature m’ayant réservé une surprise lors de cet essai (froid et neige), j’ai pu constater que la chaufferette prend du temps à réchauffer l’habitacle. Lorsque le moteur est bien chaud, l’intérieur devient agréable rapidement. Les sièges chauffants sont donc bien utiles pour aider la chaufferette. Le système de son, bien que disposant d’un carrousel à CD, est plutôt archaïque et je fus surpris d’entendre lors de l’écoute d’un CD sur lequel les pièces musicales sont superposées, un délai de plus d’une seconde pour passer d’une pièce à l’autre! Heureusement, dans l’édition 2011, ce système devrait être remplacé par un nouveau système audio multimédia de navigation comprenant un écran d’affichage de 16,5 cm, un système de navigation intégré et un système Bluetooth mains libres. L’écran tactile permettrait une commande pratique de toutes les opérations de contrôle de la radio, du lecteur CD/DVD, de la navigation et du système Bluetooth mains libres. Musique, vidéos et photos pourraient être mis sur le système via la fente de carte SD. Le système audio multimédia de navigation aurait un port USB et AUX ainsi qu’une prise iPod. Ça, c’est pour les gens riches et célèbres mais les autres pourront tout de même compter sur un nouveau système audio de base avec port USB et AUX pour un lecteur CD ou MP3. La soute à bagages n’est pas si mal compte tenu des dimensions de la voiture. Pour aller chez IKEA, faites-vous des amis !

Voilà pour l’intérieur mais l’intérêt d’avoir une smart, c’est pour sa mécanique très économique. Encore une fois, la disposition est plutôt inhabituelle puisque le petit moulin de trois cylindres et 1,0 litre et 70 chevaux est boulonné entre les deux roues arrière. De plus, la smart est une propulsion. Mais, qu’y a-t-il à l’avant ? À peu près tout ce que vous devez vérifier régulièrement comme le liquide lave-vitres, l’antigel, le liquide de freins, etc. Comme le radiateur est à l’avant, c’est probablement la raison pour laquelle la chaufferette est longue à prendre sa chaleur : les tuyaux qui courent sous le plancher pour se rendre au moteur sont longs à réchauffer en hiver. Pour accéder au moteur, il faut lever une porte dans le plancher de la soute à bagages. Le moteur y est enfoui en espérant que le tout sera fiable puisque j’imagine mal le garagiste du coin fouiller à cet endroit. Le service devra probablement être fait chez un concessionnaire Mercedes-Benz. Lorsqu’on lance le moteur, sa sonorité donne l’impression que la mécanique est diesel mais elle est bien à essence. Pour 2011, une version électrique fera son apparition et le mot est juste puisqu’il n’y en aura pas beaucoup, du moins pour la première année. La transmission automatique est à cinq rapports mais elle est tellement lente qu’elle semble passer par le neutre entre les changements de vitesses. C’est alors qu’intervient un équipement habituellement inutile : les changements de vitesse séquentiels. Ainsi, à l’aide des palettes au volant ou du levier de vitesse, vous pouvez changer les vitesses vous-même. Changez-les à un régime plus élevé que celui prévu par la transmission automatique et vous vous retrouvez avec une voiture plus agréable à conduire, moins bruyante et plus performante. Probablement moins économique aussi mais il faut choisir !

Rien à dire au niveau du freinage si ce n’est que les freins arrière sont à tambours. La suspension est passablement rigide mais il faut préciser que son empattement très court en est responsable. La tenue de route n’est pas vraiment sportive, on s’en doute mais c’est bien pour le train-train quotidien. La visibilité est excellente, particulièrement lorsqu’on recule puisqu’on a presque le nez dans la lunette arrière. Et à tous ceux qui pensent que la smart roulent sur des beignes de 12 pouces eh bien non ! La smart roulent sur des pneus de 15 pouces.

En résumé, beaucoup de mes préjugés sont tombés. La smart fortwo est agréable à conduire si on passe les vitesses nous-mêmes. L’espace intérieur est très bien pour deux personnes même de fort gabarit et avec un système de son plus moderne, être pris dans les embouteillages deviendra moins désagréable. Et je n’ai jamais été intimidé par les camions dans la circulation. En fait, dans la smart, on est assis plus haut que dans plusieurs autres voitures ! De toute façon, si on conduit de façon responsable, tout ira bien. Pour ce qui est de la consommation d’essence, elle est impressionnante ! Je n’ai pas la consommation effectuée durant mon essai puisque l’ordinateur de bord ne la fournit pas mais pour ceux qui connaissent la région : j’ai fait le plein à Berthierville (le réservoir contient 33 litres… de super !), direction Ste-Élisabeth, puis Joliette et enfin Dollard-des-Ormeaux dans l’ouest de Montréal soit près de 120 km. Résultat : 4,1 litres d’essence consommée pour un gros 5 piastres. Comme dirait Ron Fournier, « pas pire, pas pire » !

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