Tout jeune déjà on nous apprend le sentiment d’appartenance. Ca c’est à toi, ça c’est à moi. D’ailleurs on constate souvent que les enfants n’aiment guère partager leur jouets. On grandit avec ce besoin de possession, que l’on retrouve d’ailleurs dans la pyramide de Maslow. Cela nous confère une position sociale, une place dans la société. Les belles voitures devant le Fouquet’s et les Partners devant leur HLM. Cet écart se distingue également au niveau des conquêtes, les belles plastiques préférant souvent la compagnie d’un riche compte en banque. Alors voilà tout le problème, que se passe t’il lorsque un pauvre, pour ne pas faire de détour, s’entiche d’une belle femme? La concurrence au sens commercial du terme.
L’homme devient un être primitif, perdant tout sens moral, prêt à tout pour défendre son festin. Pause! N’allons pas imaginer que je compare les femmes à de la viande, cela n’est ni mon genre ni la réalité. Bref, l’homme est désormais à l’affut de tous les moindres écarts de sa belle, les moindres contacts sociaux qu’elle peut entretenir avec Pierre, Paul ou Billy!
L’exemple :
Ce matin, ma copine a rendez vous, avec un chargé de recrutement, pour vous situer la chose il s’agit d’un gentil mec, qui passe sa journée dans son bureau à rencontrer des jeunes filles désespérées de ne pas trouver d’emplois. Il est la solution à leur problèmes : premier mauvais point pour lui, qui le fait passer dans mon esprit du rang de mec, à celui de guignol. Il s’agit la encore d’une marque de jalousie qu’aucun homme sur terre ne confessera jamais.
Endimanché entre les draps et la couette dont j’essaye de trouver la sortie, non pas pour aller travailler mais juste pour aller soulager l’excès de bière de la veille, je la regarde déambuler. Puis commence le défilé, l’interminable essayage du placard dans son intégralité, jusqu’à la boite Ikea, que j’ai du oublié de descendre le mois dernier. Vous êtes prêt? Ca va aller très vite!
Une fois les yeux décollés, mon regard se porte sur la ceinture qu’elle essaye d’enfiler, et chose encore plus étrange, elle appelle ça une jupe. Après des analyses de géomètres pour situer la distance qui sépare le musée du bonheur de l’entrée griffée The kooples, un son est émit par mon ventre.
« C’est pas un peu court, » Erreur fatale, cataclysme en intérieur, déferlante de haine. Le retard accumulé et mon sens de la pudeur archaïque à eu raison de ses nerfs. Tentant de me frôler un chemin au milieu de ses mots, j’essaye en vain de lui faire entendre mes intentions protectrices.
Je lis sur son visage la déception, la peine, et la colère. V. me sert alors les habituels « tu penses que je suis une salope (…) tu comprends vraiment rien (…) tu me pourris la vie » puis la porte se claque laissant derrière elle mes yeux vitreux.
Assis dans le salon, (dans un 20m2 a Paris, le salon est dans la chambre, la salle a manger, le dressing et le hall d’entrée) je sirote mon café et ne peux m’empêcher de l’imaginer déambuler dans la jungle urbaine avec cet accoutrement. Le regard des hommes qu’elle croise me donne la nausée, peut être est ce le café réchauffé, les contacts avec des marginaux en rûte dans un métro surchargé me donne la migraine, peut être est ce la nicotine au réveil… Dans ma plaidoirie contre ma jalousie, je m’enlise jusqu’à l’apothéose du scénario, la scène choc, le moment du film que tout puceau repasse à en faire serrer le dvd…l’entretien.
Je l’imagine les jambes croisées exposant son expérience au grand décideur, confiant à cet hurluberlu les clefs de sa carrière, prête à tout pour le séduire. Puis un bug cérébral réalise un medley cinématographique, de « Promotion à canapé » à 9semaines ½, en passant par un Dorcel.
Un cri résonne dans mon immeuble, il m’appartient, je ne l’ai même pas vu s’échapper..Ma tête est un orchestre, les percussions font le spectacle…Je ne peux déroger à cela, ma jalousie me ronge et m’emmène jusqu’à penser que ma femme est une salope. Je suis malade et je le sais.
La raison pointe le bout de son nez et je l’agrippe férocement. 2H21 plus tard, l’héroïne de ma paranoïa rentre à la maison, l’air dépité, l’entretien n’a pas vraiment été concluant…la FEMME de l’agence n’était « pas très cool ».
Mon soulagement me fait culpabiliser…la vie me fait peur et il faut que ça cesse…demain j’arrete d’être jaloux.
Avant ça, il me faut trouver des explications à tout ça et comme je n’aime pas vraiment avoir tord, je vais me triturer le globe pour me justifier.
Je pense que le corps de son partenaire est partie intégrante de l’intimité du couple. Au fil des époques la pudeur a vécu des oscillations digne des plus grandes montagnes russes. Les années 50 firent des femmes de parfaites petites amishs, dissimulant leur forme sous d’horribles tenues ternes, tandis que les années hippis les transformées en Eve décomplexées assumant leur corps jusqu’au bout des poils. Un terrain d’entente a été alors trouvé et des codes mis en place : les mini jupes, les décolletés et l’effet « seconde peau » ont donc pris une connotation gracieuse. Malheureusement beaucoup d’entre nous ont perdu de vue l’importance de protéger certaines parties du corps.
L’été sur la plage nous pouvons alors voir des paires de seins flotter au grès des vagues, se mêlant au sable et autres vacanciers en chaussette. Juste à leur flanc, affichant un sourire des grands jours, leur maris jouent la décontraction, le naturel et servent de parois à l’excitation de leur voisins de serviette venus entre potes.
Mais une fois à la maison que leur reste t’il? Ces mecs ont passé une journée complète à partager un des trois principaux objet du désir masculin avec leur pairs. Petit rappel des atouts féminins principaux générant l’érection chez l’homme : les fesses, le vagin et les seins.
Conclusion, un maillot de bain échancré laissant apparaître 90% du postérieur de madame, une poitrine abandonné au vent et pour seul source d’inspiration nocturne la boite à outil que madame à négligemment laissé fleurir dés le printemps. Un sacrifice inhumain n’ayant pour seule ligne de défense, le rejet des marques de bronzages.
Et bien moi personnellement j’aime le contraste des couleurs. Alors appelez ça comme vous voulez, mais si vouloir protéger le peu de suspens que nous réserve le corps d’une femme, compte tenue de l’exhibition de leur anatomie dans les médias, est un crime, je plaide coupable!
Il semblerait à notre époque que sortir en société, nécessite un balcon garni, ou un élan de jambes, moi dans le doute je m’étais dit qu’un peu de culture et un brin d’humour suffisait à rendre une femme charmante.
Attention, l’argument de la féminité me guette de son mirador prêt à faire feu. Mesdames rassurez vous, votre démarche, votre rouge à lèvre et autres substances barbares dont vous vous badigeonnez suffisent amplement, à mes yeux, à distinguer une Josette d’un José.
Je pense que les tendances, mode, d’aujourd’hui sont dictées par une coalition de toutes les célébrités surprises dans les bras de transsexuels dernier cris. Alors on veut s’assurer que l’on a bien affaire à une lionne et qu’au réveil tous nos préjugés homophobes ne seront pas bouleversés à cause d’une simple soirée en boite.
Pour se faire l’industrie du textile, a tout imaginé, la chirurgie ayant contrecarré la stratégie du décolleté, il fallait une solution plus radicale. Et nous voilà, face à la Transparence. Nom de dieu, voilà des demoiselles baguenaudant leur petites personnes vêtues d’une moustiquaire.
Une femme n’est pas une peinture, et de ce fait rien ne nous oblige à exhiber la notre. Amsterdam a légalisé le lèche vitrine, et il semblerait que le plaisir d’exhiber sa compagne s’en rapproche terriblement.
Mesdames, prenez exemples sur nous, pauvres hommes à l’esprit étriqué. Nous admirons le sport à la télévision, sans jamais prendre la peine de chausser des crampons, alors laissez aux professionnelles le soin d’exhiber leur corps autant que faire se peut, et conserver vos courbes pour sauver la morosité de votre vie de couple.
Nous sommes une génération où le sexe est banalisé, les fantasmes deviennent tordues, et le programme télé de ce soir aurait fait jouir n’importe lequel de nos ancêtres. Peut être existe t’il un lien entre cela et la courte espérance de vie de nos mariages.
Nous recherchons constamment de nouvelles sensations alors que l’essentiel est devant nous, sous nos yeux, peut être un peu trop d’ailleurs.