Restez-vous dans une relation souffrante pensant que c’est pour le bien des enfants ? Que vous soyez sincère ou que ce ne soit qu’un faux prétexte, explorons ensemble les différentes raisons qui vous maintiennent en mauvais couple et les solutions. Sachant qu’il y a souvent un gouffre entre ce que vous devez faire et ce que vous êtes capable de faire…
Comprenons-nous bien : il n’est pas question de juger qui que ce soit, l’être humain faisant ce qu’il peut dans des situations critiques et souffrantes. La plupart du temps, il faut bien le reconnaître, vous naviguez en eaux troubles, sans radar, dans un épais brouillard ne recherchant aucune information ni aucune personne susceptible de vous guider pour prendre une décision éclairée. J’entends par là que dès que vous souffrez en couple, au lieu de vous demander pourquoi et trouver ce qui cloche, vous vous contentez de subir : la presse féminine ou autres informations sur le web vous ont distillé que l’amour ne dure pas, donc, après la lune de miel, vous avez acheté que la relation perd de son intensité, devient monotone, puis parfois souffrante. Mais comme vous avez un ou plusieurs enfants, vous tenez bon la rampe prétextant ou croyant sincèrement qu’ils ont besoin de leurs deux parents. Effectivement, ils ont besoin de leurs deux parents, mais quand ils s’entendent bien.
Certes, la cellule familiale est normalement constituée d’un papa, d’une maman et un ou plusieurs « fruits de leur amour ». Quand les parents s’entendent à merveille, les bambins poussent dans une sphère sécuritaire et aimante et deviendront des adultes accomplis. Si, si, ça existe ! Mais quand les parents ne sont pas partenaires, mais adversaires, se contredisant, se disputant, se faisant des mauvais coups prenant à témoin leurs rejetons pour les mettre dans leur camp, croyez-vous vraiment que ce soit le terreau le plus bénéfique pour les lancer dans la vie ? Même sans aller jusqu’à la violence verbale, physique ou psychologique, quand les conjoints sont simplement indifférents l’un à l’autre vivant comme des colocs qu’on a obligés à cohabiter, quelle image et exemple donnez-vous du couple aux gamins ? Combien de fois j’ai entendu dans ma pratique de coach des clients se plaignant de ne jamais avoir vu leurs parents s’embrasser… J’ai vu ma mère faire spontanément une bise sur la joue de mon père alors qu’il revenait d’une grave opération à cœur ouvert et, sincèrement, ça m’a choquée : je n’y étais pas du tout habituée puisque leurs rapprochements se résumaient, devant moi (et à mon avis pas plus dans mon dos !) à un « bec sec » comme on dit au Québec (un bisou rapide sur la bouche), le matin quand l’un retrouvait l’autre dans la cuisine. Et encore…
Pire si vos parents étaient violents entre eux, l’un des deux maltraitant l’autre ou les deux s’affrontant. Autres témoignages de clients voyant le père ou la mère courant après l’autre avec un couteau. Les insultes qui fusent, les larmes, les cris, les humiliations. Comment se sent un enfant qui constate que l’un des parents fait souffrir l’autre d’une multitude de façons, obligé de consoler papa ou maman en dépression, dysfonctionnel, se reposant entièrement sur lui ? Il finit par se sentir responsable du bien-être de cet « adulte » désarticulé et devient le parent. Alors que les enfants sont à l’âge de l’innocence ou même de l’adolescence et qu’ils devraient avoir une vie pleine de rires, de joie, d’amour, imprégnés d’une belle image de couple épanoui que devraient former papa/maman, ils sont au beau milieu d’un champ de bataille, d’un carnage ou d’une guerre froide qui n’en finit pas. Et mes clients de me dire : « J’aurais préféré que mes parents se séparent » … Moi aussi, figurez-vous, parce que peut-être que mon père serait encore en vie. Lui, si chaleureux et aimé de tous, a été usé par la froideur, l’indifférence, l’esprit de vengeance et la haine des hommes de ma mère.
Si vous ne partez pas, prétextant les enfants, c’est simplement parce que vous avez peur d’être seul(e) et, surtout, peur de vous occuper de vos chères têtes blondes en étant monoparental. C’est du sport, surtout quand vous en avez plusieurs ! Et ce qui vous refroidit, en premier lieu, c’est souvent le fait de ne voir les petits qu’une semaine sur deux. Vous avez l’impression que dans la semaine où vous serez seul(e), sans conjoint ni bambin, vous tomberez dans un vide épouvantable. Et c’est probablement vrai : vive la dépendance affective ! Car, si vous avez rempli ce vide avec votre partenaire, dans un premier temps, puis avec les enfants (virant parfois le papa de votre lit conjugal, le nombre d’enfants programmé atteint), c’est certain que vous retrouver célibataire, debout au milieu du salon, la maison ou l’appartement totalement vide vous terrifie. Sans parler de l’aspect financier qui peut être préoccupant. Pourtant, ne vaut-il pas mieux que vos descendants voient leurs parents heureux chacun de leur côté plutôt que malheureux à deux ? De plus, c’est une expérience de vie et une ouverture vers la liberté que constater que lorsque deux personnes ne s’aiment plus (se sont-elles jamais aimées ? Bon, c’est une autre histoire !), elles ont le droit de se séparer. Assister à des joutes violentes répétées va programmer vos enfants à reproduire exactement le même schéma, leur cerveau ayant enregistré que c’est ainsi qu’un couple fonctionne. Voyez-vous à quoi vous les préparez ?
Un enfant doit baigner dans la reconnaissance, l’affection et la protection de ses parents, qu’ils vivent ensemble ou non. Mais comment prendre la responsabilité d’un bébé, quand le parent n’a pas lui-même « grandi » ? Si vous n’avez pas eu la sagesse et la clairvoyance de choisir le/la meilleur(e) des partenaires de vie, essayez au moins de vous séparer en bonne intelligence. N’infligez pas à votre descendance toutes les incohérences qui finissent en violence et qui ne peuvent, en aucun cas, être le bel exemple de la vie de couple. Certes, les enfants seront peut-être secoués, quoi que… Ils sont parfois bien plus lucides que vous ne le pensez et savent avant papa/maman que ça va « péter ». Surpris ou résignés, c’est à vous de les soutenir pendant votre séparation et ils la vivront comme vous, les parents, vous la vivrez. Et si l’un des deux n’est pas du tout participatif, mais préfère mettre des bâtons dans les roues, les enfants ne sont pas fous : plus tard, ils feront la part des choses, mais tâchez de garder le cap pour deux si l’autre est défaillant.
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