3h30 mon frère et ma soeur

Je ne sais pas ou je vais comme cela, mais je m’inquiète un peu, debout à 3h du matin, j’ai pris mon café au lait et fumé trois cigarettes. Je ne comprends pas pourquoi je fais cela, je me sens fatiguée, mais je me lève pour écrire. J’ai besoin de finir car j’ai tellement de chose à dire, à écrire, même si je sais que personne ne me lira, mais je dois le faire avant que je ne reprenne mon travail, ou je sais que je vais subir encore et encore, il faut que j’arrive à vous expliquer le pourquoi de cette envie d’écrire ma vie, toute ma vie pour que vous puissiez comprendre et m’aider, où je vais !

Mon frère bien aimé, tu es parti avec cette maladie le sida, tu me manques tous les jours. J’habite pas loin de ta nouvelle maison (cimetière de Thiais) j’y passe au moins deux fois par semaine, et je pleure, je te parle, c’est calme, c’est paisible. Mais tu n’es pas seule, ma chère sœur est là avec toi, elle aussi elle ne m’a pas dit au revoir. Pourquoi ? Je ne le saurais jamais.

Quel drôle de vie, tu as eu ma sœur. Mais qu’avons-nous fait. Ou plutôt qu’est-ce que j’ai fait pour que tu quittes ce monde, sans me dire au revoir.

Je vais sauter des années, tout est confus dans ma tête, tout ce bouscule, trop de question sans réponse, réponse que je n’obtiendrais jamais.

Au revoir, mon frère chéri, je viendrais vers toi plus tard, mais là c’est au tour de mon grand frère, je n’ai jamais su si je l’aimais ou le détestais, c’est bizarre, j’ai un sentiment de haine à son égard, étais-ce lui qui abusait de moi, quand je le vois je ne peux pas m’enlever ces images dégueulasses, je sais que c’est toi mon frère qui a abusé de moi, je le sais, je ne t’aime pas, je n’aime pas ce que tu es devenu. Je me rappelle la fois ou je suis venu te voir à l’hôpital avec Papa, tu avais des fils partout, on t’a sauvé la vie, tu as essayé de te suicider après la mort de notre frère, avec un couteau tu t’es tranché la gorge, c’est berk non ! Ce tranché la gorge, pourquoi ce geste. En plus dans la cave ou mon cher frère se mourrait, tu n’avais pas le droit. Lui il n’avait pas choisi, le Sida lui est tombé dessus parce qu’il se droguait. Quand je t’ai vu, allongé sur ce lit à l’hôpital, j’avais un sentiment de haine, oui c’est vrai, je voyais notre papa pleuré, alors qu’il n’avait jamais pleuré pour mon petit frère chéri, il ne l’avait jamais aimé, il l’appelait le négro ou kiki, le pauvre parce qu’il avait la peau plus mat que nous tous, et alors c’était ton fils, tu lui as fait beaucoup de mal papa, ce n’était pas bien de le traiter de négro. C’est vous qui l’avez tué, toi et ma mère. Il était malheureux, il se sentait mal aimé, je le sais.

Ton fils préféré allait peut-être mourir, enfin, c’est ce que je souhaitais, c’est dur, ce que je dis mais c’est la vérité. Depuis ta mort petit frère, j’ai un sentiment de haine, qui s’est attisé encore plus après la mort de ma sœur. Pourquoi ne suis-je pas morte moi, Nadia t’as rejoint, qui sera le prochain. Une personne me traverse l’esprit, mais je ne le dirais pas.Tu es devenu une loque mon grand frère, tu es malade depuis des années, mais pourquoi ? Qu’as-tu donc à te reprocher toi qui était cultivé, tu aimais beaucoup lire, tu prenais soin de toi, tu avais même fait des photos pour devenir mannequin. Sous médicament depuis des années, je venais te voir, et j’ai arrêté de venir te voir, tu me dégoutes tellement, tu es moche, j’ai honte de ce que tu es devenu. Et pourtant tu es marié, tu as une fille, tu habites dans notre maison, la maison de notre enfance, papa vous aide, vous ne vivez pas, vous survivez ? Ma pauvre belle-sœur dans quelle famille tu es tombée

Pourquoi avoir épousé mon frère, tu savais qu’il était malade, toi aussi, tu as fait le choix de ma mère, tu allais venir en France, un mariage arrangé. C’est merdique à notre époque.

Tu as été malade, tu as eu le cancer du colon, la dernière fois que je t’ai vue ma belle-sœur, tu m’as fait trop de peine, je ne savais pas si c’était de la haine ou de l’amour, mais tu étais comme une loque, un foulard pour cacher la perte de tes cheveux, j’ai appelé par la fenêtre, tu n’étais pas seule, avant que tu ne m’ouvres la porte, je t’ai entendu parler dans la cuisine avec d’autres femmes, mon cœur s’est mis à battre, était-ce ma mère ? Une boule est montée, je ne savais pas si je devais rentrer ou partir en courant. Mais je devais reprendre les jouets de ma fille. Mais cette fois je n’ai pas fuis peut m’importe si c’était elle, je n’avais plus de raison de me cacher.

Quand tu m’as ouvert la porte, tu étais laide, on aurait dit que tu allais mourir, tu es allée te mettre dans le canapé en face de mon frère qui lui tenait à peine sur ces jambes, quelle image de merde.

Je voulais partir en courant, j’ai pris les jouer et je suis partie, dans ma tête je rageais, je ne comprenais pas ce que j’avais vue. C’était malheureux, tellement malheureux. J’ai refusé de revenir vous voir, non pas que je ne vous aime pas, mais vous voir malade comme cela c’était trop dur, alors je me suis puni. Je ne suis plus jamais revenue vous voir. Vous me manquez !

Ma Sœur Nadia, tu es partie, toi aussi tu as été malheureuse. Tu es tombée dans une merde pas possible. A la recherche de quelque chose, de quelqu’un, un jour, tu es allée à la Mosquée de Paris, je n’ai jamais compris pourquoi, à partir de ce jour, le malheur est arrivé dans notre famille. Je ne sais plus exactement, mais je dirais en 1982, j’ai des photos dans une boite un jour, je les sortirais.

Tu devais avoir 21 ans, toi aussi tu passais ton temps à chercher, comprendre, tu allais souvent à Beau-bourg pour lire, apprendre des langues, c’était ta façon à toi de trouver ta voie. Hélas, tu es tombé sur des personnes qui on su te convaincre que la religion était ta voie, L’un d’eux, le plus moche, tu es tombée amoureuse, enfin on t’a fait croire que tu l’étais amoureuse, ta vie à basculer, tu fréquentais un milieu qui n’était pas le nôtre, jamais tu n’aurais dû vivre cette vie.

Cet homme, qui avait un œil bizarre, quand tu me l’as présenté, je ne l’ai pas aimé, mais toi ma sœur tu l’avais choisi, alors je faisais mine de l’apprécier, mais lui c’était les papiers français qu’il voulait, tu buvais leur parole sur la religion, ils t’ont transformée, tu avais changé, sans me rendre compte je t’ai suivi, mais plus tard je vous parlerais de moi. Tous les vendredis, samedis et dimanches matins, tu allais à la Mosquée, c’était ta nouvelle maison. Tu ne vivais que pour cela, la prière, le chapelet à la main, tu avais trouvé la paix dans la religion. Chacun de nous, avait besoin de trouver sa voie. Sa raison de vivre. Je me souviens quand tu l’as annoncé à notre mère, ni une ni deux, elle t’a menacée de te mettre à la porte, si tu voyais cet homme, non, pas toi Nadia sa fille préférée, moi j’étais partie à 18 ans, le jour de mon anniversaire comme une putain. Et toi tu veux te marier avec cet homme. Tu as pris ta valise, enfin le peu de vêtements que tu avais, et tu es venue habiter chez moi à Bagneux, avant que tu n’arrives, j’ai reçu un appel téléphonique de notre mère, qui me menaçait. Elle m’a demandé de ne pas t’ouvrir la porte, de te laisser à la rue, comme cela tu retournerais chez elle, je lui ai dit, non, je ne peux pas abandonner ma sœur, alors elle m’a accusé de vouloir jouer son rôle, prendre sa place. Que j’avais toujours été jalouse de toi, et qu’elle n’était pas encore morte. Mais jamais, jamais maman je n’avais voulu prendre ta place, tu me l’as donné ce rôle de maman, depuis mes huit ans et là tu voudrais me reprendre ce rôle, Non ?

Ma sœur tu habitais avec moi, je t’ai suivi, je t’ai préparé un trousseau, parce que ma sœur n’était pas pauvre, je t’ai acheté tous ce qui fallait pour être belle, tu t’es mariée avec cette homme, qui t’a enlevée à la vie, il t’a laissé mourir. sale profiteur, menteur, tu as joué avec ma sœur, à partir de ce moment le diable était rentré dans notre famille, d’ailleurs tu étais moche, moche comme un diable.

Tu es une ordure, tu as tué ma sœur. Comme tu as fait souffrir ma sœur. Même aujourd’hui je me sens coupable d’avoir laissé faire, ce n’était pas notre vie. Tu n’aurais jamais dû te marier avec ce monstre venu de sa campagne. Sans le sous, un clochard. Hélas, tu étais enceinte. Et la vie ne t’as pas fait de cadeau, tout comme moi. Tu vivais comme une nomade, dans une petite pièce à Buc. Tu étais entourée de sans-papiers, des tricheurs, des voleurs ils prenaient tout ce qui pouvaient prendre, ils cherchaient tous à se marier, ils prêchaient la bonne parole, ils ne vivaient que pour cela. Des ignorants intelligents Que Dieu me pardonne, mais il comprend ce que je dis et pourquoi je le dis.

Je saute des années, vous comprendrez pourquoi cette haine, que j’éprouve à l’encontre de ce monstre. Plusieurs année après s’être mariée avec ce monstre, elle avait trois enfants, une fille et deux garçons, elle habitait, là où je pense que ces enfants habitent.

Ce diable battait ma sœur, ce blédard battait ma sœur, c’était une ordure, il la maltraitait, lui faisait faire des choses horrible au lit, il me dégoutte, elle me l’avait dit des années après, jamais je n’avais su la vie qu’elle vivait, elle était trop fière, elle pensait que j’étais jalouse, mais non ma sœur tu t’es trompée, tu étais ma petite sœur je n’étais pas jalouse.

Il m’est arrivée des choses étranges, je ne dois plus parler de ces gens, j’ai peur de ce que Dieu pourrait m’envoyer. Je sais cela vous semble bizarre, Mais si vous saviez.

6h36 je me sens fatiguée. Je vais essayer de dormir un peu.

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