VIOLENCE ET VIRILITÉ : FAITES LA DIFFÉRENCE !
Un homme m’appelle et me raconte que sa conjointe est partie, lui faisant toutes sortes de reproches dont le fait « qu’il n’était pas assez viril ». Je lui demande de préciser ce qu’elle lui reprochait exactement, dans les faits, pour en arriver à sa conclusion. Voici sa réponse : « Elle voulait que je sois violent avec elle pendant nos relations sexuelles« . OUPS ! Je m’empressais de le rassurer en lui assurant que violence et virilité sont deux choses différentes. Bien évidemment, cet homme était démuni devant la demande de cette femme et il n’est pas le seul à me confier sa déconvenue devant une partenaire qui exige d’être « secouée » avant « usage ». Comment faire la distinction entre violence et virilité? Est-ce normal d’avoir besoin d’être malmenée pour avoir du plaisir ? Est-ce que virilité rime avec domination ?
Comment faire la distinction entre violence et virilité ?
C’est très déstabilisant pour un homme de s’entendre reprocher de ne pas être assez viril (atteinte à sa masculinité) surtout quand cette allégation repose sur son manque de violence au lit, alors qu’il est sensé protéger la femme. Il reçoit là un double message, contradictoire de surcroît : la femme demande à celui qui devrait la protéger de violenter, voire la frapper. Et s’il ne le fait pas, cela signifie qu’il n’est pas viril. Confronté dans vos valeurs, vous vous trouvez partager en l’envie de démontrer que vous êtes viril, mais en désaccord avec la façon de le faire. Et vous avez raison ! Ne le faites pas si vous n’êtes pas à l’aise avec ça. Penchons-nous, pour commencer, sur la définition de la virilité : »Ensemble des caractéristiques physiques de l’homme adulte. Capacité d’engendrer, puissance sexuelle. Ensemble des caractères moraux que l’on considère traditionnellement comme spécifiquement masculins » (Antidote). Voyez-vous de la violence là-dedans ? L’homme est un protecteur par essence et on lui enseigne, depuis sa plus tendre enfance, qu’il doit protéger femmes et enfants. A moins d’avoir eu un passé qui l’a poussé à être agressif et à considérer que c’est un mode d’expression, donc sexuellement aussi, tout homme équilibré est incapable de frapper une femme, surtout pas dans un moment qui, normalement, est un hymne à l’amour. Un être humain qui frappe est soit en situation de danger, soit dans un déséquilibre affectif certain. Mais au-delà, personne n’a le droit de frapper qui que ce soit et surtout pas pendant l’acte sexuel. Bien sûr, nous savons tous qu’il existe des pratiques sado-masochistes, mais le décor est planté : les personnes annoncent la couleur et se regroupent par goûts sexuels. Elles sont donc d’accord sur les méthodes. Mais quand vous ne faites pas partie de ce club et que votre partenaire vous demande de la frapper ou vous demande s’il peut vous frapper, on s’entend qu’il y a de quoi être surpris, quand on ne mange pas de ce pain-là. Ça n’a rien à voir avec la virilité, ça a tout à voir avec la violence. Un homme viril ne se sert pas de sa force pour asservir sexuellement une femme. Pas même à sa demande !
Est-ce normal d’avoir besoin d’être malmenée pour avoir du plaisir ?
Certaines femmes ont effectivement besoin d’actes violents pour accéder au plaisir, tout simplement parce que leurs premières relations sexuelles ont débuté ainsi. Parfois abusées sexuellement dans leur jeunesse ou ayant appris le sexe de cette façon avec leurs premiers amants, un ancrage de plaisir s’imprime (violence + plaisir) : elles n’ont pas eu du plaisir parce qu’elles ont été violentées, mais elles ont fait un lien entre le plaisir qu’elles ont eu finalement et la violence qui précédait. C’est une sorte de réflexe de Pavlov et le plaisir se retrouve automatiquement relié à la violence. Une de mes clientes, violée toute jeune par plusieurs pères de plusieurs familles d’accueil, a dû combattre ce réflexe. Enfant, vous êtes « malléable » et les ancrages se font et forment vos bonnes ou mauvaises programmations. C’est pourquoi la « première fois » est si importante pour une jeune fille. Si elle tombe sur un imbécile qui l’utilise à des fins uniquement sexuelles ou qui la violente pour obtenir ce qu’il veut, elle pourra être dégoutée du sexe ou penser tout simplement que c’est ainsi qu’on fait et tacher d’y trouver du plaisir. Puis, si elle tombe sur un homme qui la respecte, elle n’y trouve pas son compte, car il ne suit pas la « procédure » : elle n’a du désir et du plaisir que si elle est maltraitée. Certaines femmes ne savent même pas qu’elles sont à côté de la plaque ou alors, jouissant ainsi, elles cherchent à reproduire ses conditions-là à chaque fois. Elles en ont le droit. Mais quand elles tombent sur un homme qui a des valeurs et pour lequel se livrer à ce style de comportement est exclu, est-il utile d’essayer de le castrer, alors qu’il est tout à fait sain et viril ? Porter atteinte à la virilité d’un homme parce qu’il n’est pas capable de vous violenter est la manifestation de votre déséquilibre affectif. Le sado-masochisme vous satisfera : ces hommes-là n’hésiteront pas !
Est-ce que virilité rime avec domination ?
Beaucoup confondent virilité et domination et dominant et dominateur. La manifestation d’une force de caractère et d’une force physique peuvent être le propre du dominateur et du dominant, sauf que le premier s’en servira pour dominer et le second pour être un leader et un protecteur envers les femmes. Bien sûr, votre partenaire peut manifester de la fougue activée par son désir impérieux de vous pénétrer. Il s’agit de passion et non de violence activée par le besoin de dominer, voir de faire mal. Les hommes qui ne jurent que par les préliminaires et respectent leur rituel systématiquement se verront demander, parfois, « une petite vite » passionnée sur la table de la cuisine ou sur la machine à laver, voir dans les toilettes d’un avion. Bref, quand le désir est à son paroxysme et que les deux ressentent une envie irrépressible de pénétration rapide, ça fait du bien aussi. Rappelez-vous, messieurs, que la dominatrice veut être dominée et qu’elle contrôlera tout votre quotidien, chaque jour de votre vie (c’est un besoin et ça la rassure), mais exige que vous preniez le contrôle au lit et de façon violente. Une dominatrice rêve d’être dominée au lit. Le « chéri, fais-moi mal » que madame exige, alors qu’elle a dressé son mari à être un caniche devient soudain compliqué pour l’intéressé. Caniche dans la journée, pit-bull au lit : pas facile de « switcher », messieurs !
Vous le savez maintenant, violence et virilité sont des opposés et si la passion peut vous pousser à être un peu plus brutal que d’habitude, Monsieur, ce n’est pas dans le but de faire mal. Et si une femme essaie de porter atteinte à votre virilité parce que vous ne respectez pas les règles de son jeu, passez votre tour !
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