POURQUOI DES PARENTS MALTRAITENT-ILS ET REJETTENT-ILS LEURS ENFANTS ?
Pourquoi les parents sont-ils parfois défaillants ? Qu’est-ce qui les pousse à être humiliants avec leurs enfants, qu’ils sont sensés aimer et protéger ? Quand je vois un client de 70 ans pleurer quand il évoque le fait que ses parents ne lui ont jamais dit « je t’aime », je réalise tout ce temps perdu à courir après un père et une mère incapables de prononcer ces simples mots ou, tout simplement, incapables d’aimer. Nombreux sont ceux qui ne le diront jamais, tout simplement parce qu’on ne leur a pas appris à le dire ou à le faire. Quand j’ai compris que ma mère ne m’aimait pas et que je ne l’aimais pas non plus, je me suis sentie réellement libérée : elle n’avait jamais appris à aimer et ne pouvait donc pas le faire, encore moins le dire. Dans une chronique précédente, je vous expliquais ce qu’est « l’intention positive », c’est-à-dire la raison pour laquelle une personne agit comme elle agit. Même si ce n’est pas positif pour les autres (http://www.machronique.com/chaque-comportement-humain-est-explicable-mais-pas-excusable/). Comment expliquer que vos parents vous ont négligé, pire malmené, insulté, frappé, abusé, peut-être même rejeté ou abandonné, eux qui auraient dû vous aimer ?
Tout d’abord, ça ne parle pas de vous, mais d’eux : ce n’est pas parce que vous n’êtes pas aimables, c’est parce qu’ils sont incapables d’aimer. Ils ne s’aimaient pas eux-mêmes, pas plus qu’ils ne s’aimaient l’un l’autre, comment auraient-ils pu vous aimer vous ? Ils ont commencé par se choisir pour de mauvaises raisons : ce sont leurs enfants intérieurs qui ont connecté (voir le DVD « Comprendre la Vie« , en vente sur mon site www.pascalepiquet.com), parce qu’au même niveau de névrose les deux. Puis, ils sont restés ensemble pour des raisons de pression sociale (on ne divorçait pas), mais leurs névroses s’affrontant, vous étiez pris entre deux feux. Parfois victime de l’un et l’autre ne vous protégeait pas pour avoir la paix, parfois victime des deux, agressifs et souffrants. Pour fuir leurs mauvaises programmations et leurs tourments, l’un buvait, l’autre était sous médication, en dépression à la maison ou absent parce qu’hospitalisé. Pire, les deux vous frappaient pour canaliser toute la rage qu’ils portaient, depuis leur propre enfance. Comme vous, ils ont été élevés dans des conditions telles qu’écrasés par leurs propres parents, ils se sont mis à écraser à leur tour. Vous êtes peut-être enragé après eux, mais cette rage vous consume et vous laisse coincé dans le passé, dans vos chaussures de petit gars ou de petite fille, terrifié(e), et vous ne réussissez plus à avancer. Il faut les comprendre (ce qui ne signifie pas les excuser) pour vous « désenrager » et laisser tout cela derrière vous : vous n’avez plus besoin de parents, vous n’êtes la victime de personne, vous pouvez reprendre votre vie en main, si vous le désirez.
Vos grands-parents sont parfois bons avec vous, mais, terrifiés de manquer leur coup, ils furent durs avec vos parents. Parfois même sans pitié. Quand un être humain est élevé dans la violence, il y a de fortes chances qu’il reproduise le même schéma. Quand il a été abusé sexuellement petit, il abusera souvent une fois adulte. Rejeté, abandonné, il y a de fortes chances qu’il traite ses enfants de la même façon. Enfants, d’ailleurs, qu’il ne voulait peut-être pas, mais quand deux personnes se marient parce que la femme est enceinte, cela ne signifie pas qu’ils s’étaient choisis pour la vie, mais pour la nuit… Et l’amant ou la maîtresse d’une nuit ou le/la complice de quelques cabrioles n’est pas celui ou celle qui vous comblera. Un enfant en entraîne un autre, parfois pour essayer de recoller des morceaux qui ne collent pas ensemble, et le tour est joué. Que faire de ces « lardons » qui hurlent parce que vous les négligez, plus vous les négligez, plus ils sont « demandants » et plus vous les abandonnez, plus ils font les 400 coups pour attirer une attention dirigée vers un autre conjoint, quand le père est parti, ou sur l’alcool, quand la souffrance est là.
La plupart de mes clients, comme moi-même, ont jugé sévèrement leurs parents, car ils avaient des droits et les parents des devoirs envers eux. Mais ils restent dans leurs petites chaussures de petit enfant pour exprimer l’horreur du désert affectif dans lequel ils ont grandi, la détresse qu’ils ont ressentie. Mais quand je les mets dans les chaussures de leurs parents défaillants, qui ont souvent transmis à leurs enfants (mes clients) leurs défaillances, alors mes clients réalisent parfois qu’ils ont agi comme eux. Ils mesurent ainsi comment leurs parents et eux-mêmes sont tombés dans des comportements négatifs générés par leurs mauvaises programmations. Vous ne pouvez pas y échapper… Enfermé dans sa souffrance, n’importe quelle personne devient agressive ou dépressive, déconnectée d’elle-même, elle se déconnecte des autres, enfants, conjoint, etc. Comprendre ne signifie pas pardonner : une enfant abusée par son père n’a pas à pardonner, si elle ne le veut pas le faire. Ce n’est pas pardonnable. Certaines choses ne le sont pas. C’est à la discrétion de chacun. Mais comprendre pourquoi le parent a agi de la sorte, pourquoi tant de violence, comprendre que ce n’est en rien votre responsabilité, admettre qu’il a été aussi mal traité qu’il vous a maltraité, qu’il a vécu des souffrances et des violences dans ses chaussures d’enfance permet de ne plus être une victime et, par le fait, de ne plus avoir de bourreau. Un parent aveuglé par ses souffrances ne peut voir l’enfant formidable que vous étiez.
Personnellement, j’ai compris pourquoi ma mère est dénuée de toute chaleur humaine, pourquoi elle est une dominatrice, pourquoi le « logiciel » qui permet l’interface avec les autres ne s’est pas créé. Cela prend ses racines dans son enfance. Elle est un Trou noir affectif du dernier degré, pensant être victime d’une fille indigne, de parents défaillants, d’un mari à côté de la plaque, de gens qui sont méchants. Donc, elle écrase pour ne pas être écrasée, se croyant au-dessus de la masse, qui déserte sa maison et fuit sa compagnie. Elle est le tigre dans la cage duquel plus personne ne veut entrer, sous peine de se faire dévorer ! Bien qu’ayant compris et n’ayant rien à pardonner, car elle barbote dans la même névrose que celle dans laquelle elle m’avait entraînée, dont je suis sortie, je me tiens très loin d’elle. Si son enfance est une explication, cela ne constitue pas une excuse. Mais ce que j’ai compris, c’est qu’elle est incapable d’aimer. Demanderiez-vous à une personne qui a les deux jambes coupées de courir le 110 m/haies ? Pas plus à un parent handicapé par une enfance misérable, voire épouvantable d’être un parent reconnaissant, affectueux et protecteur. N’ayant pas appris ce que c’était, ils n’ont pas pu vous en nourrir, affamés eux-mêmes qu’ils étaient.
Néanmoins, nous faisons partie, ceux qui sont nés 10 ans avant moi (1961) et ceux qui sont nés après moi, de la génération « fracture » : certains d’entre nous ont donné ce qu’ils n’avaient pas reçu à leurs enfants : j’ai pris ma fille dans mes bras pour de gros câlins, je lui dis « je t’aime » si souvent, je l’encourage, je la félicite, je la guide et je suis très très fière d’elle. Vous aussi avez peut-être pris le même chemin : juste fait l’inverse de vos parents. Alors, au lieu d’être enragés après eux, victimes eux-mêmes de leurs mauvaises programmations, de leurs propres parents, au lieu de penser qu’ils sont responsables de tout et que vous n’y pouvez plus rien : déprogrammez ! Ce qui est extraordinaire dans l’être humain, c’est qu’il peut partir dans la vie totalement handicapé et grâce à la PNL (programmation neuro linguistique), quand elle est bien utilisée, il peut quand même reprendre sa vie en main et être heureux. Souvenez-vous : vous n’êtes la victime de personne, ni de vos parents, ni de vos conjoints, ni de qui que ce soit. Vous êtes complice, quand vous refusez de voir que vous pouvez en sortir rapidement. Personne n’est responsable de ses mauvaises programmations, infligées de la conception à aujourd’hui, par les gens qui vous ont encadrés et les événements malheureux qui vous sont arrivés : c’est ce qui vous a donné une mauvaise perception des autres et de vous-même. Mais vous êtes responsable de déprogrammer les dégâts faits par des parents défaillants, surtout quand vous souffrez et/ou que vous faites souffrir les autres. Puis, il est temps de réaliser que, passé, 20 ans, vous n’avez plus besoin de vos parents, cessez donc de courir après ! Ce qu’ils n’ont pas été capables de vous donner par le passé, ils ne seront pas capables de vous le donner dans le présent. Alors, le fameux « je t’aime » après lequel vous courez comme un enfant de cinq ans, il est grand temps d’y renoncer et de vous aimer vous-même. « Être en amour avec soi », ça s’apprend !
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