Noël, jour de l’An, St-Valentin, anniversaire : pourquoi déprimer ?!
Autant de dates qui vous font déprimer quand vous êtes seul. Pourquoi ? Parce que lorsque vous avez ce satané besoin de reconnaissance bien ancré dans les tripes et que vous ne vivez qu’à travers les autres, ces dates-là démontrent que vous êtes aimé, estimé, entouré ou… rejeté !
C’est la période de Noël qui génère le plus de suicides :
– Parce que vous n’en avez jamais vécu un seul qui soit fait dans les règles de l’art : bon souper, sapin et décorations, famille et cadeaux à gogo.
– Parce que vous êtes allé de famille d’accueil en famille d’accueil chez des gens pas accueillants, mais martyrisants.
– Parce que vous avez vécu des événements traumatisants à cette période : décès, rupture, perte d’emploi, etc.
– Parce que vous êtes loin de votre famille, de votre pays, de vos amis ou parce que vous n’avez jamais réussi à vous en faire, trop souffrant que vous êtes, recroquevillé sur votre passé blessé.
Bref, Noël vous renvoie à votre solitude et cette soirée d’amour devient pour vous une soirée d’enfer, parce que vous êtes persuadé que ce soir précisément il faut être entouré.
Le jour de l’An est réservé aux amis et vous pouvez également y mélanger la famille : Quels amis ? Quelle famille ? Alors pendant que tout le monde fait la fête et s’embrasse à minuit, vous êtes seul dans votre logement et cette solitude vous écrase, tout particulièrement ce soir-là, repassant une deuxième couche de tristesse à votre détresse, la première couche n’étant pas sèche du soir de Noël. Puis vient la St-Valentin et là, c’est pire encore parce que si aux fêtes de fin d’année, il faut être plusieurs, pour cette date-là, il vous suffirait de trouver une seule personne : une seule ! Mais non, encore seul ce soir-là.
Voilà votre anniversaire qui arrive à grands pas et toujours personne pour le fêter ou simplement vous le souhaiter. Combien d’entre vous attendez sournoisement ce grand jour pour savoir qui pense à vous, qui va vous appeler ? Ils seront tous jugés sur le fait d’y avoir pensé ou non. Et ceux qui ont oublié, vous allez le leur faire payer ! Sans compter sur l’âge qui vous déprime : 30 ans, 40 ans, 50 ans sont des âges fatidiques pour certains. Franchement, si on vous avait dit, comme on disait aux enfants amérindiens, tu es né l’hiver des grands froids ou l’été des grands blés, vous n’auriez aucune idée de l’âge que vous avez et donc, pas de cafard ni de poids des années ! Vous avez l’âge du cœur, pas celui du compteur !
Réalisez-vous que ce ne sont que des dates sur un calendrier, des chiffres alignés, dont vous n’avez conscience que parce que vous savez quel jour on est ? Pourquoi vous laisser abattre par la perception que vous en avez, perception mêlée d’émotions négatives que vous saupoudrez de rejet ? Ramenez-vous à la réalité : c’est sûr que le fait d’être entouré est un bien-être auquel chacun aspire, car l’homme est un animal de meute. Mais au-delà de ça, si vous ne saviez pas quel jour on est, à quelle date vous êtes né, si vous perdiez la notion du temps, vous traverseriez le calendrier sans vous en préoccuper : pas de stress, ni de déprime. Brûlons le calendrier !
La nécessité d’être entouré à ces dates parle du fait que vous n’existez pas pour vous mais bien à travers les autres : leurs attentions à votre égard démontrent qu’ils vous sont « attachés ». C’est ainsi que vous mesurez votre importance dans leur vie. Pourtant, qu’est-ce qui vous empêche de vous fêter votre propre anniversaire ou Noël ou St-Valentin en préparant un bon repas et en savourant l’instant présent : le simple fait d’être vivant, de vous faire plaisir, de vous gâter. Le repas à lui seul devient souffrant quand vous n’avez personne pour le partager, juste au quotidien. Combien d’entre vous détestez manger seul ? Qu’est-ce qui vous empêche de faire une belle table, de préparer votre met préféré et de déguster un bon vin pour l’occasion ou au quotidien ? Les émotions négatives !
Lorsque vous vous libérez du besoin de reconnaissance et que vous comprenez que vous existez, vous vous libérez du besoin de présence parce que vous êtes bien avec vous-même. Bien sûr, à ce stade de l’article, vous vous demandez : « Elle pourrait, elle, Pascale Piquet, passer Noël toute seule ? ». Oui, elle pourrait, comme elle a passé des jours de l’An toute seule, des anniversaires toute seule, des St-Valentin toute seule. Toute seule ? Non, bien avec moi-même, parce que les dates n’ont pas de prise sur moi, parce que le soir de la St-Valentin, je sais que je le passe avec la personne qui m’aime le plus au monde : moi ! Et j’ai décidé que c’est tous les jours Noël, le jour de l’An ou la St-Valentin, que tous les jours c’est mon anniversaire, moi qui aurais dû mourir piétinée par un peloton de chevaux et qui suis en sursis !
Chaque jour est un jour important et précieux et ces dates ne sont pour moi que des prétextes à faire la fête et encore, je n’ai pas besoin de prétextes pour ça. Libérez-vous de l’emprise que ces dates ont sur vous et vous vous libèrerez d’un grand poids : celui des attentes ! Parce que c’est bien là le cœur du problème : vous attendez que les autres fassent pour vous ce que vous êtes capable de faire vous-même. Plus vous éprouvez un besoin viscéral d’attention de vos congénères, moins ils vous nourriront : ils vous fuiront ! Peut-être êtes-vous très entouré parce que vous invitez beaucoup et toujours à vos frais : ce fut mon cas pendant un bon bout de temps ! La salle des fêtes où l’alcool coulait à flots, c’était chez Pascale. Mais le lendemain, personne ne se proposait pour ranger la maison. Il m’a fallut chasser les « bouffe-gamelles » du temple avant de reconstruire mes amitiés.
Peut-être qu’à partir de maintenant, vous verrez toutes ces dates d’une autre façon, qu’elles ne vous feront plus souffrir autant qu’avant et si vous réalisez que votre entourage est dépeuplé, il est temps d’apprendre à sortir de votre coquille et communiquer votre volonté de vous faire des amis, non votre besoin viscéral d’être entouré : vous ressemblez alors à un renard dans un poulailler qui court après tout ce qui bouge et les poules s’enfuient, effrayées ! Si vous n’avez plus de famille ou si elle est loin, comme c’est mon cas, ou si vous ne la voyez plus à cause de différends, choisissez de bons amis avec lesquels vous aurez plaisir à partager de bons moments et ce, à n’importe quelle date !