LA ROUTINE : POUR OU CONTRE ?
Certaines philosophies vous dicteront de ne pas tomber dans la routine quand d’autres en prôneront les avantages. Je me souviens d’un cours de PNL (programmation neuro linguistique) durant lequel la formatrice nous avait fait remarquer que lorsque nous nous essuyons avec notre serviette de bain, nous faisons toujours la même chose. Certes. Elle nous proposa de changer de mouvement. Pourquoi ? Est-ce utile de casser une routine ? Sommes-nous ennuyeux si, dans certaines situations, nous faisons toujours la même chose ? Est-ce que la routine a du bon ou nous rend-elle ennuyeux ?
Pour commencer et afin que nous soyons tous d’accord sur le sens, voici la définition, selon Antidote, de routine : « Habitude prise d’agir ou de penser toujours de la même manière« . N’éprouvez-vous pas un grand plaisir à faire toujours la même chose quand vous vous levez le matin et à vous essuyer toujours de la même façon, quand vous sortez du bain ? N’y a-t-il pas une multitude de choses que nous faisons par habitude parce que nous avons trouvé l’enchaînement de gestes qui fonctionne bien ? Ainsi, nous optimisons nos actions et le temps que nous y passons. Quand j’étais jockey, je préparais toujours mes chevaux de la même façon, respectant un rituel que les chevaux connaissaient, qui les rassurait, ce qui me permettait d’être efficace et d’avoir leur collaboration. Car, effectivement, quand un mécanisme est bien huilé, surtout impliquant un autre être humain ou un animal, tout le monde est confiant et rassuré. Il est également très utile de respecter une succession d’actions qui, une fois ancrée, nous garantit de ne pas nous blesser ou faire une bêtise. Quand vous utilisez des appareils dangereux, il est plus sage de respecter un protocole afin de vous protéger. Quand ma fille utilise les appareils électriques dans notre cuisine, je lui ai enseigné à systématiquement les débrancher avant de mettre les doigts dedans. Dans les usines, les employés apprennent à utiliser les machines dangereuses en respectant une routine sécuritaire. Ce sont des gestes routiniers qui sont utiles à chacun pour faciliter ou protéger notre vie. Donc, je suis pour la routine qui nous fait gagner du temps et nous permet d’agir en toute sécurité et efficacité.
Les détracteurs de la routine sont ceux qui s’évertuent à changer de comportements sans arrêt pour avoir l’air différent. C’est également un prétexte pour se moquer de ceux qui sont routiniers à l’extrême. Les gens peureux et manquant de confiance en eux se rassurent à travers l’accomplissement de gestes qui sont toujours les mêmes et qui aboutissent toujours au même résultat. Comment pourraient-ils sortir des sentiers battus alors qu’ils ont eu tant de mal à se frayer un chemin dans la jungle de la vie et des humains ? Une fois la recette trouvée, ils n’en changent jamais. N’en ont-ils pas le droit ? Mes parents ont travaillé plus de 30 ans dans la même usine et souhaitaient m’y voir entrer aussi. Moi, je rêvais de quitter le pays et d’aller vers de nouveaux horizons et c’est ce que je fis à 23 ans, échappant à leur mode de vie. Il faut de tout pour faire un monde et certaines personnes resteront dans leur région natale, suivant les traces de leurs parents, quand d’autres partiront vers de nouvelles contrées et habitudes. Mais ceux qui partent n’ont pas le droit de reprocher à ceux qui restent leur attitude casanière, pas plus que ceux qui restent ne devraient faire de réflexions déplacées à ceux qui partent. Chacun son caractère et son pouvoir de décision sur sa vie.
C’est bien pour casser une routine qui me pesait que j’ai quitté la France, car mon chemin était tout tracé jusqu’à la retraite et je n’avais que 38 ans ! Je ne voulais pas de cette vie-là, bien huilée, bien routinière, sans aucune adrénaline : je voulais de nouveaux défis et… j’en ai eu ! Même plus que ce que j’attendais puisque j’ai dû reconstruire toute ma vie au Québec, après l’avoir détruite. Il n’y a aucune gloire à rester dans un pays ou dans des habitudes comme il n’y a aucune gloire à les quitter : tout dépend de votre caractère et de la raison pour laquelle vous choisissez de rester ou partir. Si vous restez par peur de partir, c’est que vous le souhaiteriez, mais n’osez pas. Mais si vous restez parce que vous êtes bien où vous vivez et que le tout répond à l’environnement qui est le plus épanouissant pour vous, bravo ! Partir pour partir parce que vous n’êtes bien nulle part n’est qu’une fuite qui ne réglera pas le problème que vous traînez avec vous partout. Rester où vous en êtes parce que vous êtes terrifié de changer est également une souffrance que vous pourriez régler en développant votre confiance. Vos décisions doivent reposer sur votre liberté.
Le corps humain réclame sa routine : demandez au personnel naviguant et à ceux qui travaillent de nuit ! Se coucher de bonne heure pour avoir un sommeil réparateur, s’alimenter trois fois par jour, se laver, se brosser les dents, faire du sport, boire de l’eau sont des actions qui s’installent dans une routine qui aide à être en bonne santé. Le jour et la nuit sont notre routine, les heures de travail, les jours de la semaine, les week-ends, les saisons : personne ne peut les changer. Nous les suivons en les agrémentant à notre façon. Naître, être ado, puis jeune adulte, vieillir et mourir fait également partie de la routine de chaque être humain et personne ne peut y échapper. Vous vous levez le matin et répétez les mêmes gestes de façon mécanique, plus ou moins réveillé, et tant mieux si la routine existe, car vous pouvez vous mettre en « pilote automatique », le temps de vous mettre les yeux en face des trous. Notez également que pendant que cette fameuse routine prend les commandes, cela vous permet souvent de penser à autre chose. Vous remarquerez qu’il existe une multitude de gestes identiques que votre corps fait automatiquement, ce qui vous permet de vous libérer l’esprit et penser à ce qui vous fait plaisir ou comment vous allez vous organiser pour autre chose.
La routine, quand elle fait partie d’un ensemble de gestes qui vous facilitent la vie et/ou la sécurise, est une bonne chose. Mais quand vous refusez d’en sortir, de la modifier et que vous restez accroché juste à ce que vous connaissez, à ce que vous avez toujours cru et continuerez à croire, vous n’évoluez pas. Votre défi est de trouver des stratégies gagnantes que vous améliorez au fil des rencontres et des événements pour faciliter votre vie. Souvent, c’est par peur de ne pas réussir dans une nouvelle façon de faire que vous reculez. La peur du jugement, la peur des moqueries, la peur de l’inconnu vous tiennent souvent enfermé dans la routine… des autres ! Celle que la société, parfois imbécile, vous impose. C’est ce qui vous empêche d’expérimenter de nouvelles façons d’agir. Et quand bien même, si agir et penser de la même façon toute votre vie vous rassure, qui a le droit de vous en empêcher ? Faites donc ce qui est le mieux pour vous, dans la mesure où cette routine est épanouissante pour vous au lieu de vous faire souffrir…
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