INCONFORT, ANXIÉTÉ, STRESS : MANIFESTEZ-VOUS QUAND QUELQU’UN VOUS POUSSE Á EN RESSENTIR
Ce qui vous fait le plus souffrir, c’est le besoin de reconnaissance. Souvenez-vous que vous ne courez pas après l’affection, mais bien après la reconnaissance, l’affection en étant la traduction directe. Si je te touche, donc, je te reconnais : je te vois, tu existes. Même si je te frappe ! Ce besoin d’être reconnu est proportionnel à la carence affective vécue dans l’enfance : moins vos parents l’auront fait, plus vous en aurez besoin, adulte, et ce manque ne cessera de grandir, si vous ne faites rien pour y remédier. C’est ainsi que vous tombez dans un gouffre sans fond chaque fois que quelqu’un nie votre existence. Et l’une des situations les plus abominables est bien quand vous essayez de manifester vos inconforts, votre anxiété et/ou votre stress à la personne qui les provoque et qui ne vous entend pas, les réfute, argumente, se moque de vous. Quels mécanismes s’enclenchent dans ce cas de figure et comment gérer le sentiment de rejet, d’abandon, d’injustice, de trahison et d’humiliation qui vous tenaille ? Qu’est-ce qui motive l’autre à nier qu’il vous a blessé, même quand les preuves sont évidentes ? Faut-il vous faire reconnaître à tout prix par celui qui vous a offensé ?
Partons du principe que vos inconforts, anxiété ou stress sont réels et non inventés ou déformés pour culpabiliser vos congénères. Car, le bouton de la culpabilité manipule bien du monde et des situations, quand vous l’actionnez. C’est un autre débat que j’ai souvent traité : la culpabilité n’existe que devant les tribunaux « coupable », « non coupable », mais n’existe pas dans votre vie parce que vous êtes « responsable » ou « non responsable » d’une situation. Si vous l’êtes, vous présentez vos excuses, vous réparez les dommages occasionnés, bref, vous agissez en adulte responsable de ses actes. Si vous ne l’êtes pas, bien qu’on ait essayé de vous le faire croire, vous passez votre chemin en vous disant « bien essayé, mais ça ne fonctionne pas ! » Donc, partons du prérequis que vous ayez réellement été heurté par une situation ou par des mots, voire blessé, et que vous en faites part à la personne concernée. Et c’est la chose à faire : ce que vous n’exprimez pas, le corps l’imprime et il le manifestera à travers une maladie.
Entrons dans le vif du sujet par un exemple de conversation entre la personne 1 (P1) et la personne 2 (P2) :
P1- Ça m’a fait mal quand tu as dit que je suis trop coincée pour rencontrer un amoureux…
P2- C’était pour rire !
P1- Ça ne m’a pas fait rire, c’était blessant
P2- Ce n’était pas blessant du tout ! Tu n’as pas le sens de l’humour ! Qu’est-ce que tu es susceptible ! On ne peut rien te dire !
Quand une personne vous dit qu’elle a été blessée, est-ce à vous de juger pourquoi et comment ou encore le degré de souffrance qu’elle a ressentie ? Dans cette scène, P1 exprime son inconfort, ce qui est déjà très courageux (combien ferment leur clapet et endurent ?) et s’attend à ce que P2 entende son inconfort, l’anxiété dans laquelle ses paroles l’ont fait tomber et le stress qu’elle ressent à l’idée de rester célibataire jusqu’à la fin de ses jours. Bref, P afin de ne plus agir demande que cela ne se reproduise plus. Que fait P2 ? Elle argumente, se justifie, continue à enfoncer P1 pour ne pas se sentir accusée. N’aurait-il pas été plus simple, pour P2, de répondre :
– Excuse-moi, je ne voulais pas te blesser, j’ai dit cela pour rire, mais c’est vrai que ce n’était pas drôle. Je ferai attention à l’avenir.
Quand vous avez essayé d’expliquer à vos parents qu’ils ont eu quelques manques au niveau de votre éducation et de la façon dont ils vous ont traité, ils vous auront peut-être répondu, comme je l’ai entendu moi-même : « Tu as eu une enfance heureuse, nous avons été de bons parents » (entendre « de bons pourvoyeurs ») et ils vont argumenter pour vous faire croire que c’est vous qui êtes à côté de la plaque. Pourquoi ? Pour ne pas tomber dans le sentiment de culpabilité et parce que, dominateurs qu’ils sont, ils ont toujours raison et ne peuvent donc pas vous entendre dans vos doléances. Voilà pourquoi une personne est incapable d’accepter qu’elle vous a blessé : incapacité à reconnaître ses torts, besoin d’avoir toujours raison et faire croire qu’elle est parfaite, peur du sentiment de culpabilité, besoin de dominer.
Il faut une grande confiance en soi pour demander pardon, présenter des excuses et accepter de réparer les dommages s’ils sont matériels, quand vous êtes responsable. En résumé, il faut être totalement adulte. Car, il s’agit bien là d’assumer vos responsabilités. Nous n’avons pas à argumenter quand une personne nous nomme l’inconfort dans lequel nous l’avons plongée : elle est bien la seule à en mesurer l’intensité. Et si elle vous en fait part, c’est qu’elle a été inconfortable, voire profondément heurtée. De même lorsque vous êtes celui ou celle qui a été molesté, êtes-vous à l’aise avec l’espèce de ping-pong verbal qui tend à disculper l’autre et qui, pire encore, va vous enfoncer ?
Y a-t-il vraiment à justifier le fait d’avoir blessé quelqu’un ou à se défendre ? La réaction la plus courtoise et respectueuse est d’accueillir ce qu’on vous dit et présenter vos excuses. Nous n’avons juste pas pris le temps de tourner notre langue 7 fois dans notre bouche avant de « balancer » ce que nous pensions être anodin ou encore une petite blague et qui crée un sentiment frustrant chez la personne d’en face. Et parfois, nous sommes persuadés être dans le juste : je me souviens d’une scène où je suis avec ma fille, Cassandre, et une tierce personne auprès de laquelle j’exprime que je laisse l’espace à ma fille (qui avait 18 ans, à l’époque), persuadée de ce que j’avance. Et Cassandre me reprend en me disant calmement : « Pas du tout« . Taberouette ! (Comme on dit au Québec). J’étais persuadée que je faisais attention à justement la laisser s’exprimer : je lui ai présenté mes excuses et demandé où j’avais manqué mon coup. J’étais de bonne foi, mais la seule à pouvoir confirmer ou infirmer était bien celle qui était directement impliquée.
Ainsi que je l’écrivais plus haut, c’est très courageux de vous manifester quand l’autre vous a heurté et la bonne idée est de le faire sur le champ. Cependant, il arrive que vous ayez à y réfléchir pour comprendre ce qu’il s’est produit et pourquoi la scène vous laisse un goût amer dans la bouche. Il faudra donc reparler à la personne en question pour lui faire part de votre inconfort. Cependant, le temps que vous ruminerez votre discours vous jettera également dans des émotions négatives jusqu’à ce que l’explication ait lieu. Mieux vaut donc agir immédiatement pour éviter de ruminer. Et si votre interlocuteur refuse de reconnaître sa responsabilité, vous avez une information : ce n’est pas un ami ni une personne qui vous respecte. Vous savez donc à qui vous avez affaire et je vous propose de passer votre chemin afin de ne plus être confronté à son besoin de domination. Le repli stratégique est conseillé quand vous avez en face de vous un âne bâté. Inutile d’essayer de faire en sorte qu’un dominateur reconnaisse ses torts ou s’il le fait, c’est pour mieux vous dévorer !
Le simple fait de vous exprimer dès que quelqu’un vous marche sur le pied prouve le respect que vous avez envers vous-même et va pousser les autres à faire attention, pour diverses raisons. Manifester l’inconfort, l’anxiété et le stress que quelqu’un provoque chez vous pousse également l’autre à vous reconnaître dans vos valeurs. Et, croyez-moi, vous serez tellement fier de vous être affirmé que vous y prendrez goût. Mais, n’en profitez pas pour dominer à votre tour : soyez prudent aussi dans vos comportements envers les autres et ne faites pas aux autres ce que vous n’aimez pas que l’on vous fasse !
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