Vous avez acheté que la chicane est normale dans un couple, pire, qu’elle est obligatoire. Je me retrouve avec des couples qui m’avouent leur inquiétude : ils ne se chicanent jamais ! Ceux-là sont normaux, car la dispute n’est pas indispensable au bonheur : elle le tue à petits feux. Elle s’installe sournoisement, à petites doses au début, pour finir par des hurlements et parfois des coups. J’en parle en connaissance de cause car, dans les deux couples que j’ai formés alors que j’étais en dépendance affective, la violence verbale avait pris ses racines dans le gouffre qui sépare celui qui donne tout, le Desperado, et celui qui prend tout, le Trou Noir Affectif. D’incompréhension en incompréhension, d’affrontement en affrontement, nous avons soudain glissé vers les coups. Le premier match de boxe auquel je me suis livrée avec Jules, l’ex-mari, m’a beaucoup choquée, mais seulement quelques minutes. Ensuite, c’est devenu une habitude, dès que je n’arrivais plus à me faire entendre, comprendre, respecter. C’est moi qui frappais la première et il ripostait, de même que Jim, le second conjoint, avec lequel j’ai eu des altercations beaucoup plus violentes. Est-ce une façon de communiquer ?! Ce n’est pas à coup de coups que vous lui enfoncerez ou qu’on vous enfoncera dans la tête ce qu’il y a à comprendre. Ni à force de paroles blessantes et insultantes. Vous n’êtes plus sur la même longueur d’onde et ça devient chronique : consultez un professionnel, dès que l’incident se répète ou séparez-vous, avant d’y perdre toute votre confiance et votre estime. Car une centaine de personnes pourraient vous dire tout le bien qu’elles pensent de vous, vous n’écouterez que celui ou celle qui vit avec vous, vous insulte à longueur de journée et vous convaint que vous êtes moins que rien.
C’est quand même fou d’accepter de se laisser injurier par son conjoint, alors que si le voisin, par-dessus la haie, vous avait juste dit un 10è de ce que l’autre vous crache à la figure, il aurait reçu le râteau dans le nez. La personne qui doit le plus vous respecter, c’est celle qui vit à vos côtés. Pourquoi la laissez-vous vous écraser et comment pouvez-vous accepter une relation sexuelle, après tout ce dont elle vous a traité ? Si vous vous respectez, vous vous faites respecter. Dans mon cas, pensant que je ne valais rien (mauvaise programmation implantée par ma mère), je suis allée choisir des moins que rien, pensant les sauver et leur apporter un bonheur dont ils me seraient reconnaissants. Pourquoi j’ai commencé à frapper ? Parce qu’ils m’en demandaient toujours plus, sans jamais me remercier, incapable de reconnaître ma grande générosité ! Mais je croyais, moi aussi, que se disputer faisait partie de la vie de couple et que c’était sain pour les deux. Dans l’aventure, je n’ai récolté qu’un œil au beurre noir, une lèvre et une arcade fendues et des bleus un peu partout, surtout à l’âme. Mais je n’ai jamais réussi à leur faire comprendre ce que j’essayais de leur expliquer !
S’il existe des personnes qui insultent, c’est parce qu’il existe des personnes qui se laissent insulter et s’il existe des personnes qui frappent, c’est parce qu’il en existe qui se laissent frapper. Nous sommes dans un monde de névroses, de déséquilibre affectif, car dans un monde équilibré, chacun se respecte et respecte l’autre et la parole suffit à s’accorder, en trouvant une zone de confort qui laisse de côté les SCC (sacrifices, compromis, concessions). Comprenez que dans les couples équilibrés, chacun donne et reçoit et les deux sont engagés dans leur propre bonheur et le bonheur de l’autre. Les luttes de territoire, les combats d’égaux, les peurs et les histoires personnelles souffrantes ont été réglées depuis fort longtemps et ne font plus interférence dans l’harmonie qui grandit avec la complicité et l’amour. La violence sous quelque forme que ce soit, est l’antithèse de l’amour. Repérez-la dès les premiers symptômes et traitez-la rapidement, sinon, c’est votre confiance et votre estime que vous y laisserez et il faudra venir me voir pour les reconstruire et les remuscler ! Souvenez-vous : tant va la cruche à l’eau qu’elle se brise. Chaque chicane agrandit la faille qui se transforme en gouffre et qui vous sépare de l’autre, pour finalement vous engloutir.
Mon conseil : Faîtes l’amour, pas la guerre !