La chute du grand Hypocris

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Dès son entrée au royaume, le maigrichon petit roi avait eu comme premier allié le Grand Hypocris, duc des insidieux, qui était son sbire rapporteur de mauvaises nouvelles et colporteur de plus mauvaises encore.

Ce même Hypocris, casseur d’ambitions et briseur de rêves, se pavanait tous les jours dans les couloirs du royaume, en bombant son torse rempli de l’air pollué de ses poumons aussi perfides que les quelques cellules saines de son cerveau.

Bien qu’Hypocris pouvait se vanter d’être grand de taille, sa grandeur n’avait d’égale que sa fourberie et s’il lui était arrivé dans le temps d’impressionner les sujets du royaume par ces larges épaules emplies de fausse virilité, il n’en est devenu par la suite que plus méprisable car ses manipulations l’avaient rendues encore plus haïssable qu’il ne l’était déjà.

Au fil des jours le maigrichon petit roi se rendant compte de la valeur chaotique du Grand Hypocris et de son comportement néfaste et égocentrique, décida de l’isoler en lui ôtant toute chance de se relever.

Aussi et dans son for intérieur le maigrichon petit roi en voulait également à Hypocris de lui avoir subtilisé la couronne de la mythomanie, car cette couronne était sa seule et unique raison de vivre.

Le maigrichon petit roi avait décidé de rabaisser le Grand Hypocris au grade de petit Hypoc-rat et ce dernier échangeait de jour en jour l’allure du bel étalon qu’il était contre celle d’un grossier mulet aux jambes croisées.

Pendant six années, les sujets du royaume pouvaient enfin respirer l’air de la liberté, car le Grand Hypocris était enfin découronné et perdait sa notoriété et toute son autorité envers les plus faibles du royaume, bien que certains d’entre eux méritaient les châtiments de sa disgrâce, car loin de côtoyer madame hardiesse et monsieur virilité.

Durant les six années de l’Hypocris-nada, le maigrichon petit roi usait de toutes sortes de petits jeux aussi diaboliques que mesquins pour exercer une torture morale sur celui qui était devenu le petit Hypoc-rat, lequel passait ses journées à ronger les murs du royaume en lançant des sourires plus faux que perfides et en échangeant avec les quelques sujets du royaumes qui daignaient encore lui parler, de longues séries de paroles, avec sa voix nasillarde qui était loin d’être sincère, tout en tentant de prendre l’air sans connaitre la manière.

C’est ainsi qu’à force d’œuvrer dans l’oisiveté, le petit Hypoc-rat nourrissait son esprit d’une mythomanie maladive qui le poussait à imaginer des récits dans lesquels il se voyait être le valeureux guerrier et l’unique héros.

Les sujets du royaume, las de l’imagination mensongère du petit Hypoc-rat et de ses piètres paroles infinies, finirent par lui donner le titre de «  roi des récits imaginaires et héros des zéros ».

Les jours passaient et se ressemblaient et bien que le royaume vivait un semblant de calme et de sérénité, un groupe de révoltés non contents du comportement néfaste du maigrichon petit roi et de ses sempiternels mensonges, a décidé de lui déclarer la guerre.

Ce maigrichon petit roi, plus peureux que le reflet de son ombre à l’allure recroquevillée, passait des nuits blanches à tenter de trouver une solution afin d’établir le plan de guerre digne du misérable poltron qu’il était et c’est ainsi que dans un délire de courage cauchemardesque, il a décidé de faire appel au petit Hypoc-rat pour l’aider dans sa bataille car loin d’être brave ou chevaleresque.

Egal à lui-même le Grand Hypocris, a répondu joyeusement à l’invitation du roi en oubliant tous les torts causés par ce dernier, surtout que durant les six années de son isolement, Hypocris avait perdu le peu d’amour propre qui lui restait, dans une guerre imaginaire tirée de ses récits fantastiques.

Le petit hypoc-rat, héros des zéros, s’est donc retiré en laissant place au Grand Hypocris, duc des insidieux.

Le Grand Hypocris a décidé en premier lieu, de récupérer l’air de ses poumons perfides, ensuite les quelques cellules saines de son cerveau qu’il avait perdues lors de son passage dans les ruelles de l’oisiveté maladive.

L’air était revenu sans aucune contrainte car la perfidie ne se fait pas prier pour être engagée, par contre les cellules saines ont refusé de reprendre leur place car à l’origine elles souffraient du syndrome du rejet cervical.

L’assurance du grand Hypocris reprenait et les châtiments commençaient et c’est ainsi qu’au fil des jours il récupérait l’allure de l’étalon diabolique qu’il était, armé d’une haine et d’un pouvoir destructeurs soutenus par une emprise maladive.

Des sentences commençaient à tomber et le grand Hypocris reprenait ses pavaneries et ses airs dépourvus de manières.

Ses jambes se décroisaient de jour en jour et prenaient la forme d’une victoire que lui seul voyait, mais qui en réalité, était dérisoire car lâche et sans merci.

Les sujets du royaume vivaient la terreur et maudissaient en cachette le Grand Hypocris dont la vengeance n’était que plus rude.

Bien que le maigrichon petit roi fût le premier souverain au sein du royaume il avait néanmoins des comptes à rendre à une monarchie supérieure dont il dépendait. Cette dernière lasse des plaintes des sujets du royaume décida de mettre fin à son règne.

Le maigrichon petit roi n’était pas le seul a être critiqué par les sujets du royaume, la monarchie avait également reçu maintes plaintes contre le Grand Hypocris, duc des insidieux, c’est ainsi qu’elle étudiait également la possibilité de liquider ce dernier afin de nettoyer le royaume des bactéries de ses despotes égocentriques et malfaisants.

Quelques jours après, la monarchie supérieure a fait appel à un artisan menuisier, celui qui avait sculpté tous les sièges du royaume et lui a demandé de retirer de ses propres mains, toute la confiance contenue dans le siège du Grand Hypocris car ce dernier n’avait pas su être digne de l’assise qui lui avait été façonnée.

Aussitôt que l’artisan avait commencé son œuvre, les épaules du Grand Hypocris rétrécissaient et son torse se désenflait, son allure s’en allait et des larmes de culpabilité coulaient au recoin de ses yeux horrifiés.

Malgré ses supplices, le Grand Hypocris n’a pas été épargné car la chance de se racheter lui avait été plusieurs fois donnée mais il l’a refusée par amour et l’obsession du pouvoir l’avaient complètement annihilé.

Les sujets du royaume pouvaient ainsi fêter un double découronnement, celui du maigrichon petit roi et de son acolyte le Grand Hypocris, duc des insidieux.

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