DÉPENDANCE ET ÉQUILIBRE : L’UNE VOUS SOUMET, QUAND L’AUTRE VOUS REND VOTRE LIBERTÉ

Les dealers de drogue offrent leur « came » à de jeunes ados puis, une fois qu’ils sont « accros », les obligent à en vendre pour avoir leurs doses. Certaines femmes sont prêtes à toutes les faveurs sexuelles pour en avoir aussi, une fois la dépendance installée. Quant aux hommes, ils braquent leur propre mère pour quelques grammes de poudre. La dépendance vous soumet… Vous voilà prêt à tout et à n’importe quoi pour obtenir le produit dont vous dépendez. C’est la même chose en dépendance affective. Le plus fou, c’est que vous dépendez de ce que vous n’obtenez pas ou si peu. Mais vous voilà accro à l’autre, terrifié par le manque que vous ressentez quand vous êtes seul : le grand vide que vous portez à l’intérieur vous terrifie et vous oblige à courir après une personne qui vous nuit, tellement vous avez peur du rejet, de l’abandon et de la solitude. Comment reprendre votre liberté ?

J’ai personnellement prostitué mes valeurs, mon argent et mon corps en échange d’une reconnaissance que je n’ai jamais eue, quand j’étais en dépendance. Je me suis laissée humilier, utiliser, insulter, frapper, tromper toujours persuadée que cela me conduirait vers ce qui m’obsédait : être reconnue comme une personne généreuse. Ce besoin que mes conjoints voient tout ce que je faisais pour eux et m’en remercient m’a poussée dans les bas-fonds de l’avilissement. Et si je n’en suis pas fière, je n’en ai cependant pas honte : je sais que ce sont mes mauvaises programmations qui m’ont envoyée en enfer. La peur du rejet et de l’abandon, assaisonné d’une terreur de la solitude, vous soumet à la première personne qui vous fait croire que vous aurez votre drogue. Comment peut-on être accro à ce que l’on n’obtient jamais ? Le simple fait qu’on vous le fasse miroiter vous rend tout à fait corruptible et prêt à tout et n’importe quoi pour une chose que vous n’avez jamais vécue : la reconnaissance et l’affection. Ce manque dans l’enfance devient alors votre talon d’Achilles et vous voilà opérationnel professionnellement, mais vulnérable affectivement. Adulte dans votre carrière, enfant dans vos sentiments.

La dépendance cède à tous les chantages, surtout le chantage affectif : « si tu m’aimais tu ferais ceci » ou encore « si tu ne fais pas ceci, je te quitte » et vous ne courez pas, vous galopez ! Rajoutez-y toute la gamme des émotions négatives (peine, culpabilité, colère, etc.) et le (mauvais) tour est joué. L’enfant aux commandes ne négocie pas, il cède terrifié qu’il est par toutes les peurs pouvant exister. Il croit toujours que celui qu’il a en face de lui va le rassurer, l’apaiser, le réconforter, lui donner tout ce dont il a tant manqué et à grand besoin. Et le voilà Petit chaperon rouge face à un grand méchant loup déguisé en soi-disant conjoint(e) ou futur(e) conjoint(e) et il aura été dépouillé de tout ce qui se trouvait dans son panier avant d’avoir été rassasié ! Vous courez après un fantasme, un conte de fées qui tourne au drame, un mirage qui recule dès que vous vous en approchez : mais c’est votre seul (faux) espoir d’affection, alors, vous vous y accrochez. La dépendance vous soumet, vous rend esclave, vous prostitue, en plus de vous faire souffrir  : ça fait mal dans votre corps, dans votre âme et votre honte vous fait culpabiliser. Mais vous continuez à y croire, car vous pensez que cette personne (le grand méchant loup) est votre unique planche de salut. Vous avez d’ailleurs cette sensation à chaque relation (!).

Dépendant, votre existence repose sur une personne en laquelle vous avez rarement confiance. Alors que lorsque vous êtes bien avec vous-même, vous savez que la personne sur laquelle vous comptez est fiable et ne vous trahira jamais puisque c’est vous. Si la dépendance vous soumet, l’équilibre vous rend votre liberté : vous n’obéissez plus à des compulsions ou à des personnes pour remplir votre vide, pour la pure et simple raison que vous ne le ressentez plus. Pas de bobo, pas besoin de pansement ! Remettre votre bonheur entre les mains de quelqu’un d’autre équivaut à lui donner le pouvoir de vous abattre. Et plus vous êtes en déséquilibre, plus vous attirez des personnes déséquilibrées : quand on y pense, remettre sa vie et son bonheur sous la responsabilité d’une personne qui n’est ni équilibrée ni heureuse a des relents de roulette russe, sauf qu’il y a une balle dans chaque trou du barillet ! La confiance et l’estime sont les piliers de l’autonomie : votre liberté est à ce prix. Si vous ne ressentez aucun vide, vous n’êtes plus dépendant de ceux qui vont faire semblant de le remplir pour détourner votre affection, vous voilà libre et incorruptible. C’est alors vous qui gérez votre vie avec votre libre arbitre et non les névroses qui vous guident. Chaque décision est prise par bon sens et non par déséquilibre. Seules la confiance et l’estime peuvent vous conduire vers cette liberté et une fois que vous y avez goûté, vous ne laisserez rien ni personne vous l’enlever !

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