De la pédagogie par objectifs à la formation par compétences

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Plusieurs raisons militent en faveur d’une approche de formation centrée sur le développement de compétences et pas seulement sur l’acquisition de connaissances. Le passage des programmes par objectifs aux programmes par compétences peut être mis au relief avec :

  • Les résultats des recherches en sciences de l’éducation, relatifs aux théories de l’éducation du constructivisme (processus actif par lequel chaque apprenant construit ses propres savoirs en les rattachant à ce qu’il sait déjà), du cognitivisme (fonctionnement de la mémoire faisant ressortir que l’on retient mieux ce que l’on a compris) et le socioconstructivisme (l’apprenant développe ses compétences en comparant ses performances à celles de ses pairs et des adultes qui l’entourent), ont montré que les idées les plus importantes concernent la réussite pour tous, l’autonomie progressive de l’élève, la coopération et l’interdisciplinarité qui constituent des éléments essentiels de la formation par compétences.
  • Les crises actuelles des systèmes éducatifs à travers le monde ont conduit à faire de la formation par compétences une volonté internationale et nationale.

C’est dans ce contexte que les conférences internationales, CONFEMEN de 1990 et 2000, ont défini un cadre d’action qui prône « l’éducation pour tous ». En effet, la CONFEMEN affirme dans son document Stratégies pour une refondation réussie des systèmes éducatifs, « l’approche par compétences, par souci du décloisonnement disciplinaire et du réinvestissement dans la pratique, suscite une adhésion assez générale ». Ainsi après l’école des années 1990 qui menait un petit nombre d’élèves à l’excellence, l’école du XXIe siècle prône un enseignement de qualité accessible à tous, sans oublier les connaissances, l’éducation mettant l’accent sur le développement de compétences.

Impact sur les programmes d’enseignement

Quelques caractéristiques de la formation par compétences mettent en évidence son impact sur le système éducatif.

La formation par compétences : une approche intégrée

La formation par compétences est intégrée, car elle considère l’enseignement, l’apprentissage et l’évaluation comme un tout rattaché aux finalités éducatives et aux curricula. Cette intégration est rendue possible par le fait qu’on ne vise plus l’acquisition d’objectifs isolés et morcelés, mais le développement progressif de compétences complexes regroupant un certain nombre de composantes. La formation est alors dynamique, car les compétences en construction chez l’apprenant sont en perpétuelle évolution, les nouvelles acquisitions ne venant pas se juxtaposer aux anciennes, mais au contraire s’intégrer dans un processus favorisant une maîtrise de plus en plus grande.

 

 

 

La globalisation de l’enseignement et de l’apprentissage

Elle se traduit par le regroupement des disciplines en grands domaines favorisant ainsi leur décloisonnement..

Un apprentissage conçu comme un processus actif

L’apprenant étant au centre de l’enseignement, il devra acquérir les grandes compétences par l’action et non de façon passive comme il est souvent donné de constater malgré la pratique de la pédagogie par objectifs. Ainsi  »apprentissage par projet »,  » apprentissage coopératif » en sont les maître mots.

Une évolution intégrée au processus d’enseignement et d’apprentissage

Ici l’évaluation est avant tout perçue comme une aide à l’apprentissage et non comme une simple sanction. L’accent est donc mis sur l’évaluation formative et l’auto- évaluation afin de favoriser des régulations nécessaires pour donner au plus grand nombre la possibilité de se prendre en charge dans la vie professionnelle

En somme, la formation par compétences sans constituer une rupture totale avec la pédagogie par objectifs, apparaît comme une réponse aux problèmes du système éducatif en vigueur. Par son souci de s’adapter aux besoins des élèves, des enseignements, au contexte socioculturel, et aux finalités éducatives du système de formation, elle contribue à l’épanouissement personnel, social et professionnel du futur infirmier(e). Ainsi cette mutation, loin d’être un effet de mode, est en réalité une option pertinente susceptible d’améliorer les rendements du programme de formation infirmière

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